Quand quelqu’un qui à l’habitude de seulement voyager en voiture croise un cyclotouriste ; normalement ça donne quelque chose comme ça : « Mais pourquoi tu t’infliges ça ?!
-Ça quoi ?
-Ben, de voyager à vélo… »
Bon, alors… D’abord on respire un grand coup. Puis on reste poli. Et enfin, si la conversation ne semble pas changer de sujet, le cyclotouriste se met généralement à citer un à un tous les avantages du vélo. Toujours les mêmes, ceux que tout le monde connait. Ceux que l’on récite à tout bout de champ.
Et si on retournait la question : « Et vous, pourquoi vous infliger ça ?
– Ça quoi ?
– Ben, de voyager en voiture… »
1- Rester enfermer dans une boite
À s’enfermer comme ça impossible de ressentir la nature, la météo. Pas de vent dans les cheveux, pas d’odeur de pluie ou de soleil, … Dans une voiture il fait toujours sec, trop chaud sans clim et bien trop froid lorsqu’elle est allumée. La nature et l’extérieur n’existent plus, les paysages défilent dehors comme ils pourraient défiler à la télévision.
C’est peut-être cela au fond. Voyager en voiture pour être sur de ne pas perdre de son confort.
Mais est-ce réellement un voyage ?
2- Aller trop loin pour le temps que l’on a
Une semaine de vacances seulement mais des milliers de kilomètres à parcourir pour pouvoir aller voir ce site exceptionnel.
Toujours plus loin et toujours plus vite. Ne perdons pas de temps ! Aujourd’hui il faut aller loin, au bout du monde, et peut-être même un peu après, pour pouvoir annoncer aux gens que l’on est allé loin. Alors en voiture on roule, on roule, on roule,… On roule même jusqu’à s’endormir. Mais il faut rouler encore. Les paysages passent à mille à l’heure et les détails sont invisibles.
Mais surtout n’oublier pas n’annoncer fièrement combien vous avez su endurer tous les kilomètres sans peine (ou presque, mais ça ne se raconte pas) pour aller voir ce site im-man-quable !
Prit dans le cycle infernale de devoir rouler plus et plus loin, le faux sentiment de liberté se perd à courir après le temps et les kilomètres. Et pourtant, on s’étonnera bien souvent des richesses que l’on peut trouver autour de chez soi, et des kilomètres que l’on peut parcourir en une semaine de vélo.
3- Pas le temps de faire d’effort physique
À force de rouler et de toujours visiter en express, on prend goût de ne pas faire le moindre effort. On n’a même plus le temps, la force, l’envie de se bouger les fesses. Alors on reste dans la voiture, assis, la photo se prend de derrière la vitre malgré les reflets. Ce serait dommage d’ouvrir la fenêtre, il y a la clim dedans et il fait bien trop chaud dehors…
Il n’y a qu’à observer les infrastructures, surtout dans les sociétés pro-automobiles. Aux USA on peut aller retirer de l’argent, acheter à manger, etc. sans avoir même à sortir de sa voiture.
Alors pourquoi sortir ? Il n’y aurait plus qu’à baisser le siège pour dormir.
4- Se couper des gens
La voiture est un engin énorme qui a engloutit dans son ventre une ou plusieurs personnes. Mais ce que l’on voit d’abord et surtout c’est le véhicule. Vous savez cette grosse boite affreuse et bruyante qui passe généralement à toute vitesse.
Ce n’est pas vraiment un objet qui va donner envie aux habitants de venir vers vous non ?
5- Et en plus, on pollue
Là… Pas besoin de revenir là-dessus non ? Si ?
Bon ben non seulement la voiture n’arrange rien aux problématiques de l’environnement, mais elle contribue fortement à la dégradation de celui-ci : Émission de CO2, bilan carbone déplorable pour la construction du véhicule, pollution sonore, pollution visuelle, …
Ça vous donne encore envie de partir en voiture ?
Alors oui parfois voyager à vélo c’est difficile parce que l’on sue à grimper, parce qu’il fait chaud, ou parce que la pluie peut être contraignante. Mais c’est surtout de la liberté, des découvertes, des rencontres, et une grande satisfaction personnelle du défi accompli.
Alors sincèrement, est-ce que ça vaut le coup de s’infliger des trajets en voiture pour autant ?
Note aux automobilistes : Cet article est une caricature basé sur un ensemble de faits réels rassemblé dans un seul cas de figure.
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