Québec nous voilà ! Vieille ville et adoption d’un 3e compagnon de route !
Un nouveau rythme depuis Québec
Au départ de Québec, la présence de Karl (frère de Yan) donne un coup de boost au groupe et permet de faire augmenter notre allure malgré les premières côtes un peu difficiles pour Laura. Aller plus vite ne nous empêche cependant pas de prendre le temps de visiter. Depuis la capitale, nous avons suivi la Route verte tout au long de la touristique Avenue Royale – la plus ancienne route du Québec. Nous traversons ainsi plusieurs villages et sites patrimoniaux de la Belle Province. Nous flânons tout au long de la journée en allant voir la basilique Ste-Anne-de-Beaupré et trois cascades : les chutes Montmorency à la sortie de Québec, puis les chutes Ste-Anne et le Parc national du canyon Ste-Anne. Cette dernière nous entraîne dans une randonnée rocambolesque à travers bois pour réussir à la trouver, entre grillage et fossé.
Puis petit à petit, les paysages de champs cèdent leur place à la montagne.
La Route des montagnes : Le parc national des Hautes-Gorges ou 120 km de détour inutile
À la ville touristique de Baie Saint-Paul c’est l’heure du retour pour Karl tandis que nous nous élançons joyeux à la conquête du parc de Haute-Gorges de la rivière Malbaie. Nous avons choisi de prendre ce chemin après un long moment de réflexion sur Google Maps à étudier les différentes possibilités qui s’offrent à nous pour rejoindre le lac St-Jean. Au bout du parc est signalé un sentier dans le bois. Un tracé qui nous séduit par son faible dénivelé en comparaison aux autres routes, mais aussi parce qu’il nous fait la promesse d’un sentier isolé pour seulement 70 km, une expérience en apparence sans risques. Puis l’idée de rejoindre d’ici 2 à 3 jours Steve et Cynthia, des amis de Yan, nous donne du baume au cœur.
Belle et difficile, la route des montagnes mêle panoramas et pentes ardues. Malgré tout, nous arrivons vers 15h au parc national des Hautes Gorges, bien plus tôt que prévu. Nous nous imaginons déjà en train de nous prélasser dans le hamac après une visite du parc. Mais dès l’entrée nous désenchantons… Le parc est tout en longueur et si nous souhaitions aller au camping le plus éloigné, nous devons rester au camping à l’entrée en tant que cyclotouristes. Frustrés, nous utilisons le reste de notre après-midi pour tenter de traverser le parc afin d’être sur le sentier forestier dpour dormir. Mais après le dernier camping, tandis que Google Maps indique une piste cyclable, le chemin devient un sentier presque invisible tant les herbes sont hautes. Quelques traces de VTT nous donnent de l’espoir sur l’existence de la route, mais au bout que 3 km environ nous nous rendons à l’évidence… Il est bien trop risqué de continuer sur ce sentier sans avoir la certitude qu’il débouche réellement sur quelque chose. Nous retournons alors au camping Bienvenue Cyclistes à l’entrée du parc. Un minuscule terrain de gravier coincé entre 2 routes passantes et à plus de 700m du camping et de ses services. Comme si un cycliste n’avait pas besoin d’eau ou d’aller aux toilettes… Non, décidément malgré la beauté du lieu et de la route le moral est retombé. Nous partons le cœur serré à l’idée d’avoir effectué plus de 120 km de détour inutile dans une route de montagne. Et puis il y a la fameuse côte à 13% qu’il faut remonter à présent. Laura a le moral dans les chaussettes et ne se sent plus capable de grimper. À la moindre pente montante elle descend du vélo et pousse sur la route qui nous offre un air de déjà vu.
La Route des montagnes 2 : La parc national des Grands Jardins, on avance !
De retour à St-Urbain, la ville de notre départ de la veille, nous nous arrêtons en bas d’une pente et tentons un peu de faire du stop. Le résultat n’est pas au rendez-vous. Heureusement Laura fini par s’endormir sur les vélos en plein soleil. Un homme originaire de l’Ontario, Jeff, s’arrête et promet de revenir nous chercher avec son pick-up et son chien, afin de nous emmener au prochain camping, aux portes du parc national des Grands Jardins. Il nous laisse au pied d’une grande côte que nous entamons avec le goût d’arriver dans un bon lit chaud bientôt.
La pente est raide, très raide, vraiment de plus en plus raide… Au sommet Yan se retourne et voit un panneau indiquant une pente à 18%. 18%… ! Heureusement que les panneaux sont placés pour les véhicules descendant. Sinon ce serait trop décourageant avant même de commencer l’ascension. Puis les montées s’enchainent les unes après les autres, toujours aussi difficiles. Le moral de tombe encore. Sans le détour fait dans le parc des Haute-Gorges, nous serions presque rendus à St-Félicien… Puis finalement, au détour d’un virage, un panneau majestueux s’affiche : 896m. Nous voici au sommet. Un petit sommet pourtant bien difficile à franchir pour notre remise en jambe.
Épuisés et souhaitant nous offrir un véritable repos après cette longue journée, nous dormons au sommet et gardons la descente pour le lendemain.
Coup de froid sur l’équipe
Le réveil est dur, froid. Après une vaine tentative de rester en short nous enfilons rapidement nos pantalons, coupes-vent, ainsi que tous les habits chauds que nous avons avec nous. On ne comprend pas où sont passés les 40°C de la veille. Les 40°C qui nous ont brûlé les jambes et le visage malgré notre peau bronzée. Nous voici deux petits glaçons perdus sur notre sommet… Pourvus qu’il ne pleuve pas…
À peine sortis de notre sentier caché nous rencontrons un cycliste. Et puis un vrai de vrai. Il participe aux ultra défis, soit 1000km avec 10 000m de dénivelé positif, en moins de 65h… Nous le prenons pour un fou. Lui aussi. Lorsqu’on lui parle de notre voyage il nous fait un genre de grimace et dit « bah… Il faut vraiment être deux pour aimer ça… ».
Il nous raconte qu’il était parti ce matin pour une randonnée de 350km seulement. Parti de Baie Saint-Paul il vient de parcourir en peu de temps la route que nous avons durement affronté la veille. Cependant le froid et le vente de face ont eu raison de lui et le force à faire demi-tour. Tandis qu’il s’échappe, nous lui tournons le dos et prenons la direction de La Baie sous une température de 5°C. En dernier encouragement le cycliste ajoute dans un au revoir… « S’il pleut, il neige ! ».
Presque arrivés au lac
Heureusement pour nous la route descend majoritairement et il ne nous reste que 80km environ pour rejoindre La Baie. C’est une ville appartenant à Saguenay et Yan annonce qu’une fois à Saguenay nous sommes quasiment rendus à Saint-Félicien… Mon œil !
Une fois à La Baie, les 40 km restant qui s’étaient formés dans l’esprit de Laura se transforment en quelques minutes en 160 km réels. Alors on roule. On roule jusqu’à la nuit. On s’épuise. Mais le lendemain, nous arrivons finalement à bon port avec la promesse de 4 jours de repos entourés de nos amis.
Galerie photo de Québec au Lac St-Jean
[aesop_gallery id= »615″]
0 commentaires