Le premier voyage à vélo c’est celui qui marque le plus. Tout d’abord parce que c’est le plus drôle ! Les premières fois sont aussi synonymes de premières galères. Parce que l’on manque d’expérience, parce que l’on ne sait pas vraiment où l’on va, et on ne connait pas encore tous les outils plus qu’utiles que nous pourrions utiliser. Non, un premier voyage c’est surtout celui de la candeur. Celui où l’on part plein d’espoir et d’orgueil, la motivation gonflée à bloc, avec l’objectif de rien ou peu de chose. L’objectif de voyager seulement je pense…
Fabulations cyclotouristiques autour de la cheminée
En fait la Loire à vélo n’est pas réellement mon premier voyage à vélo. Il y a plusieurs années (mais je ne me souviens plus laquelle exactement), mes parents fabulaient avec grand-mère,oncle et tante, à propos d’un voyage à vélo. Isolée dans ma bulle d’enfant, je n’ai prêté une réelle attention à cette conversation qu’au moment où ma mère a tapé dans la main de sa soeur en criant au et fort qu’il faudrait tenir cette promesse de voyage à vélo.
C’est à dire un voyage à vélo ?…
Voilà maintenant qu’ils ne parlent plus que du canal du midi à vélo. Je m’interroge à propos de la pertinence et de l’importance de cette promesse.
Moi qui était une reine du canapé et marathonienne de la lecture, voilà que ma famille proche implante un nouveau concept dans ma vision de la vie enfantine. Peut-on réellement voyager à vélo ? Si oui jusqu’où ? Comment ? Mais surtout… pourquoi ?
Face à mon interrogation je pose quelques questions à propos de cette histoire rocambolesque de rallier Montpellier à Toulouse à la force des mollets et d’une mécanique accumulant la rouille au fond du garage. Ma famille exulte et nous invite, mes soeurs et moi, à les rejoindre dans cette aventure à vélo un peu folle.
Est-ce possible, ou de simples fabulations de réveillon autour de la cheminée portées par un peu trop de champagne ?
Voyage cyclotouristique initiatique
Mais non. Ils étaient sérieux. Et me voilà maintenant sur mon vélo jaune de Décathlon (cadeau d’anniversaire de mes 8 ans), prête pour prendre la route avec mon oncle et ma tante professeurs d’université toujours très bien habillés, ma mère qui est aux anges, ma grand-mère qui tient la route, et ma soeur cadette qui s’est fait mal au pied quelques jours avant le voyage.
6 vélos, 4 adultes, 2 enfants et une voiture. Chaque jours deux personnes prennent la voiture et gèrent le campement et le transport des bagages. Ils en profitent aussi pour visiter les lieux touristiques environnants pendant que les autres se prélassent au bord du canal, sur des chemins de terre semi-ombragés, à se remplir la panse de figues fraiches ramassées au bord du chemin.
Et moi, puisque c’était mon tout premier voyage à vélo, du haut de mon enfant, je me voyais héros. Croyant que tout cela n’avait jamais été fait, j’imaginais qu’une foule viendrait nous acclamer pour valider nos efforts démesurés. Mais si ce premier voyage à vélo est resté gravé dans mes souvenirs comme une merveilleuse expérience ; il aura aussi été une déception. Tout d’abord je n’étais pas vraiment une héroïne, aucune foule ne nous acclamait, et il faut l’avouer : le trajet a quand même été assez facile…
Tout ça pour finir en bord de Loire
Cette histoire n’a pas vraiment rapport avec la Loire à vélo. Et Malgré ces 10 jours de cyclotourisme – n’ayant que des souvenirs enfantins de crèmes glacées et autre bonheur innocents – j’ai du mal à considérer ce voyage comme mon premier voyage à vélo. Mais il sera resté gravé dans mes souvenirs comme une étape indispensable : après tout voyager à vélo c’est possible, et ce n’est pas si difficile !
Ce qui m’amène aux bords de la Loire à vélo en 2009 !
Premiers voyages et premiers déboires
Tout n’est pas rose. Avec un corps habitué à ne jamais fournir le moindre effort, j’ai mal. Sans souffrance, mon corps tout entier s’est endolori dès la première journée. Il se réveille. Comme si j’étais restée en boule durant des années, voilà que je ré-apprends à bouger, je redécouvre mon corps et ses extensions. Je me muscle !!!
La douleur se transforme en curiosité. Moi qui ai toujours esquivé la douleur au maximum, voici que le vélo me transforme, et les courbatures ne sont pas un point faible de cette activité.
Le premier matin tout de même est difficile… Prise de courbatures aux mollets, cuisses et fesses, il me parait impossible de remonter sur ma selle.
Puis il y a le matériel… Oh là là ! Les vieilles sacoches de ma mère n’étaient pas étanches et avaient la même attache qu’une ceinture. Heureusement il n’a pas plu !
La selle en gel s’est décomposée au bout de quelques jours seulement…
Mon duvet de 10 ans d’âge avait perdu tout son isolant et j’ai passé 10 nuits à grelotter…
Bref, heureusement que le voyage était court !
Le retour
Le retour est étrange, tout a changé.
Pour commencer je suis tombé accro au vélo, je change de parcours professionnel, puis de région un an plus tard pour adopter la Charente durant 4 ans.
je suis plus libre, plus moi.
Et avec mon compagnon de route, cet inconnu devenu mon compagnon de vie aussi, on annonce déjà la suite : L’Eurovélo 6. Et oui, l’été prochain on ira jusqu’en Roumanie !
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