En quittant Nah Trang, un immense sentiment du liberté nous envahit. Enfin ! Nous voici sortis du circuit touristique infernal dont on ne peut sortir en tant que simple touriste. Nous ne sommes plus des proies, nous sommes des voyageurs. Je retrouve l’autonomie tant appréciée lorsque je voyage à vélo !
La route Hô Chi Minh
Comme nous l’avons appris lors de nos recherches de motos, la route d’Hô Chi Minh est devenue une route mythique très appréciée des voyageurs. Cet emblème de la guerre du Viet Nam a été actualisée par le gouvernement Vietnamien qui souhaitait moderniser de pays. Ainsi une immense route de plus de 3 600 kilomètres relie le Nord et le Sud du pays, permettant à la fois le développement du pays et du tourisme de masse.
Situé dans l’Ouest du pays, la route relie les grandes villes patrimoniales et touristiques du pays : Hoi An, Hué, la Baie d’Ha Long. Ainsi c’est en tout logique qu’un tel circuit touristique ce soit mis en place sur cette route. Cependant je n’y trouvais pas mon compte car il m’étais impossible d’en sortir, d’être autonome ou encore de ne pas me sentir simplement comme un touriste de plus…
Maintenant que nous avons nos motos – 2 Honda Wave branli-branlo – on profite de la vie au jour le jour et on avance – un peu pressé par notre visa de 15 jours seulement.
Les paysages varient, la vie se passe. Nous découvrons des paysages extraordinaires et inattendus. À plusieurs reprises nous partageons la route avec des groupes d’enfants à vélo qui rentrent de l’école. Nous partageons aussi la route avec beaucoup de motos, des camions, des chiens, des vaches, des chèvres qui font une sieste sur le bitume chauffé par le soleil.
Le Viet Nam est toujours plein de vie. Nous ne sommes jamais seuls. Ce qui a, à la fois son charme et ses inconvénients. Nous nous arrêtons très souvent à de petites gargotes en bord de route pour manger. Nous vivons des situations atypique comme aller aux toilettes à droite après le cochon. Mais nous suscitons aussi beaucoup la curiosité, et maintenant cela signifie que sans nous demander, certains viennent vers nous, nous enlace sans dire un mot, prennent un selfie et s’en vont. On sait que l’occidental créé la curiosité de l’asiatique. Mais ça n’en reste pas moins déconcertant…
Malgré l’apprentissage de quelques mots de vietnamien afin d’essayer de gagner en autonomie, nous n’en demeurons pas moins des étrangers en proie à une langue et une culture inaccessible. C’est à peine si nous retenons les noms des villes que nous traversons. Mais en vérité, ça nous est égal aussi. On vit le moment tout simplement.
Quelques 300 km après Na Trang, tandis que je souhaite offrir un verre à mes amis, l’étau se resserre. Si j’ai mon porte-feuille, ma carte bancaire a disparue ! Je me décompose… Elle est sûrement restée dans un distributeur… Je m’étonne et m’en veux d’avoir fait la même bêtise qu’au Mexique… Heureusement Yan est là et peut avancer l’argent pour trois. Cependant sa carte devient très précieuse et désormais nous irons retirer l’argent tous ensemble pour être sûr de ne pas égarer notre dernier moyen de paiement…
Empoisonnement à Hoi An
La première ville remarquable sur notre route est Hoi An. Non pas que les autres ne nous ai pas plu, bien au contraire. Cependant les autres villes se ressemblaient et nous présentaient davantage le Viet Nam tel qu’il est loin des touristes. À Hoi An c’est différent. Nous sommes de retour dans le fameux circuit touristique. Mais ça en vaut la peine aussi !
Cette ville historique du Viet Nam a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO afin de préserver le patrimoine architectural unique de la ville. Ici c’est plus de 800 bâtiments au caractère exceptionnel qui sont recensés. Mais la ville tire son cachet aussi par les innombrables bateaux typiques qui ornent le fleuve, son marché aux tissus et lampions uniques, et la douceur de vivre qui y règne.
Dès la première journée à Hoi An, nous choisissons de nous payer un vrai luxe : une bonne glace. Nous choisissons scrupuleusement notre place, un peu loin des espaces très touristiques, là où nous verrons passer la vie, et on s’y installe allègrement.
La serveuse nous apporte alors des coupes de cubes glaces. C’est atypique. On rigole. Je plante ma cuillère et la première bouchée est horrible. Alice renvoie sa glace en cuisine, mais moi je me dis que je ne veux pas gaspiller. Alors je continue à manger. À la fin de la première moitié je n’en peux plus. Je me ravise car j’ai trop mal au coeur.
J’ai passé la soirée à vomir tout ce que j’avais dans le ventre…
Le lendemain je suis éreintée. J’ai trop peu dormi et je ne peux rien avaler. La gérante de notre auberge voit que j’ai un problème au ventre. Elle me fait signe d’attendre, et revient me voir ravie avec une petite fiole. Elle verse quelques gouttes sur son pouce, relève mon t-shirt, et étale cette pommade sur mon ventre endolorie. Sa peau rêche me griffe. Je souris. Je la remercie gentiment, elle semble ravie de m’avoir aidé. Mon ventre me brûle dorénavant de l’intérieur et de l’extérieur…
Sur la moto, je m’accroche comme je peux à Yan. Je ferme les yeux et attend que le temps passe pour m’endormir. On ne peux pas s’arrêter pour moi à cause de mon visa. Je comprend alors parfaitement l’expression « Prendre son mal en patience… ».
Le soir on va en pharmacie essayer de trouver quelque chose qui pourrait m’aider à me sentir mieux. La pharmacienne parle exclusivement vietnamien ce qui ne m’aide pas beaucoup. Un passant fort aimable vient à mon secours et fait alors la traduction en anglais. Me voilà dans une petite ville du Viet Nam, de nuit, à décrire mon caca à un inconnu afin d’essayer d’avoir un semblant de diagnostic par une pharmacienne… Faute d’améliorer ma situation, je rentre finalement me coucher bredouille.
Toujours aussi mal le lendemain, j’utilise internet pour me renseigner à propos des intoxications alimentaires. Ne pas manger, bien boire, et éviter sucre et alcool. Voilà qui me soulage d’un poids. Cela faisait 2 jours que Yan s’appliquer à me forcer à manger. Cependant rien ne semblait passer avec apaisement. De toute façon je n’ai pas faim.
Puis nous arrivons à Hué sous une pluie torrentielle. On fait le tour des remparts et on continue notre route. Je ne sais pas encore si je le regrette ou pas. De toute façon je crois que mon état ne me permet pas beaucoup d’apprécier le moment. J’attend simplement que ça passe en essayant de ne pas être trop désagréable pour mes amis.
Coup de coeur à Phong Nah Ke bang
Après Hué, nous continuons un peu notre route le long de la côte, puis nous rentrons dans les terres. La forêt se densifie et les montagnes sont de plus en plus présentes.
C’est pour mon anniversaire que nous arrivons à Phong Nah Ké Bang. Mon ventre va mieux et je retrouve l’appétit. Perdus dans les montagnes en pain de sucre, hors saison touristique, la ville aux lettres hollywoodiennes nous séduit. Ce parc national protège un terrain géologique regorgeant de grottes. Nous sommes ici à la saison des pluies et beaucoup d’entre elles sont inondées. Cependant nous pouvons tout de même visiter l’une d’entre elles avec une escapade en bateau.
Phong Na Ké bang fait parti de mes coups de coeur du Viet Nam. Surprenante, belle et avec peu de touristes…
Chilling à Cat Ba et fuck la Baie d’Halong
Après Phong Nah Ké Bang, on se rend bien compte que nous n’aurons pas le temps de rejoindre Hanoi avant la fin de nos visas si l’on ne se fait pas aider. On fait alors le tri dans ce que l’on souhaite voir. Alice aimerait vraiment aller voir la Baie d’Ha Long, ce qui nous séduit peu avec Yan, car on a peur d’arriver (encore) dans un circuit d’attrapes touristes. On se met alors tous d’accord pour aller voir l’île de Cat Ba, une île proche de la Baie d’Ha Long.
On rejoint alors la première grand ville et prenons le bus pour Hai Phong. De là nous prenons le bateau pour rejoindre l’île. Nous avons 2 jours avant de devoir prendre la route pour Hanoi.
L’île de Cat Ba est enchanteresse. Exotique à sa façon, et pas encore tant développée pour le tourisme, elle est l’autre facette de la Baie d’Ha Long. L’île est surplombée d’une montagne en pain de sucre habitée par une espèce de singes protégés. Peut-être que ces singes seront l’excuse qui permettra de sauver l’île du développement industriel pour le tourisme de masse…
L’île est parfaite pour une excursion en bateau dans la Baie avoisinant la baie d’Ha Longet des randonnées dans la forêt. Mais en vérité il me manque les mots pour parler de cette île de la nature que j’ai tant aimé à son bord.
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