Voilà les mots qui me sont venus en tête à peine atterrie à Bangkok.
Je ne parle pas du voyage voyage en Asie décidé un peu sur un coup de tête, mais bien de l’idée saugrenue de partir voyager sans vélo. Nous voilà donc tous les deux (avec Yan) à l’autre bout de la planète mais sans aucun repère de voyage…
La désillusion
Lors de mes derniers voyages à vélo j’enviais la facilité de déplacement dont jouissent les voyageurs backpackers. Mais aujourd’hui me voilà avec 10kg qui me torturent le dos, totalement à la merci des services de transports touristiques. Je découvre avec surprise qu’un backpacker ne marche pas, il roule ! Il roule en taxi, bus, tuktuk, peu importe, l’engin roulant qui passe devant lui et souhaite bien le prendre. Quand à son sac à dos, il est le plus souvent par terre ou lâchement abandonné dans un hôtel.
Du statut de voyageur à celui de touriste
Moi qui avais l’habitude de vadrouiller au grès de mes envies, me voilà confinée au bon vouloir des bus et agences de voyage. De plus, à chaque fois que je souhaite aller quelque part il faut commencer par négocier les prix et services fournis. Un casse-tête chinois !
Me voilà donc dans une vision impensable jusque là : je ne suis plus une voyageuse mais une touriste ! Prise au piège du tourisme de masse, il m’est presque impossible de sortir des sentiers battus. Maintenant je file à toute allure de ville en ville, d’un site touristique à un autre, sans la moindre possibilité de sortir prendre une photo quand l’envie me prends, ou encore de suivre cette petite route invitante …
Je suis dans le circuit et je ne trouve presque aucun moyen de m’en sortir…
La restriction des bagages
Si à vélo le poids des bagages est un soucis majeur, cela n’est rien à côté d’un voyage en sac à dos. Que de poids, de douleurs, de fatigue, … Décidément mes vilaines sacoches de vélos (trop lourdes et si peu pratiques lorsqu’on les enlève du vélo) me manquent !!!
D’autant plus que cette forte contrainte incite à abandonner son sac un peu partout : dans les hôtels, des consignes, dans la soute des bus. En voyage on possède peu d’objets matériel et ce que l’on a est bien souvent « essentiel ». Personnellement l’idée de ne pas pouvoir garder un oeil sur mon sac à dos 90% du temps m’est difficile…
Une autre vision du temps
À vélo on parle de temps lent ; de voyage lent. Et qu’est-ce que c’est vrai !
Je m’en rends compte à présent. En mode sac-à-dos, on ne peut pas s’imprégner les paysages qui défilent à une allure folle, mais c’est la aussi le cas pour les pays. J’ai à peine le temps d’apprendre quelques mots dans une langue qu’il faut passer la frontière et tout recommencer.
À se déplacer plus vite on voyage plus vite. On file à toute vitesse à travers le monde, courant encore plus après le temps puisque l’on trouve l’illusion des distances dans les moteurs des bus et avions. Quelques heures pour traverser la planète, ça vaut le coup non ? Mais qu’est-ce que l’on y voit, qu’est-ce qu’on apprend de ce voyage ?
Je sais bien que l’on ne peut pas avoir tout juste au premier voyage, mais sincèrement je ne pensais pas que voyager en sac-à-dos serait si différent du cyclotourisme. Je suis venue, j’ai essayé et je n’ai pas aimé. Vivement les retrouvailles avec ma belle bicyclette et que l’on recommence à vadrouiller toutes les deux !
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