Parti pour Singapour en mars 2016 à la recherche d’un traitement « miracle » à la pondylarthrite ankylosante, je me retrouvais dans l’impasse quelques semaines plus tard. Cherchant un moyen d’occuper mon temps je tombais sur « Le Tour du Monde en 80 jours » de Jules vernes.
L’aventure, le voyage, le défi… toutes ces choses balançaient un rythme trop fort, trop intense pour ne pas le suivre. Au bout de quelques pages la décision était prise.
Et c’est tout un tour du monde à vélo qui s’improvise
Le lendemain j’entamais les préparatifs. Et une poignée de jours plus tard j’étais sur un vieux vélo déglingué et surtout sur la route pour un tour du monde à l’arrache, sans entrainement, sans préparation, sans visas, sans même une carte.
Si dans un premier temps l’idée avait été de suivre les pas de Fogg Les casses et autres aléas du parcours me firent revoir encore et encore mon parcours et s’ensuivirent 80 jours de folies du pole nord au tropiques, Partir le matin sans savoir ou j’arriverais au coucher du soleil, dormir dans la rue à l’occasion, zigzaguer entre les trente-huit tonnes sur les docs de Liverpool à trois heures du mat, prendre tous les risques pour attraper un ferry ou se paumer à moitié déshydraté au milieu de nulle part dans les forets du Far West avec un GPS hors-service, traverser sur un pont en construction et interdit au public pour gagner quelques heures de route, m’engager sur des autoroutes ou finir en sang dans un virage et bien d’autres choses encore.
Le voyage comme ode à la vie
Mais c’est sans doute là le message du livre, en tous cas c’est celui que j’y ai trouvé : être prêt à tout, et quoi qu’il arrive, ne jamais renoncer, trouver le plan B, le C le D, rebondir autant de fois que je me retrouvais au tapis… Et malgré tout ça se régaler.
Que ce soit à Penang et ses vielles rues ou les temples poussent comme des fleurs de lotus sur le lac d’Angkor, la toscane embaumée de jasmin ou chaque ville est unique, les paysages de l’Oregon ou les montagnes, pin après pin se jettent dans l’océan, la sensation de victoire à chaque col franchit, les plages du bout du monde au sud de la Nouvelle Zélande et leurs aurores boréales, la chaleur des peuples des highlands et des écossais en général, cet accueil qui de Tokyo à Winchester. Toutes ces rencontres, qui on finit par faire passer le coté sportif au second plan. Prendre le temps de s’arrêter, parler, écouter, voir les différences, puis les voir s’effacer. L’envie de mieux connaitre ce monde passionnant, pas juste de le parcourir avec des œillères.
À chacun son tour du monde à vélo
J’ignore si du coup, je peux prétendre à avoir fait un vrai tour du monde, parce que ces gens que j’ai rencontré m’ont parfois emmené un peu plus loin sur la route. Se donner le temps de vivre pleinement de ressentir toutes les émotions de l’aventure d’une vie. Enfin d’une vie je n’espère pas. J’ai bien l’intention de repartir pour de nouvelles aventures, préparées cette fois-ci.
Mieux, je suis déjà en train d’y travailler.
Texte et photo : Xavier Sanjuan
Blog du tour du monde à vélo en 80 jours
À travers son blog Xavier partage ses émotions et témoigne de son passage à vélo à travers différents pays en Asie, Europe et Indonésie.
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