Depuis les années 80 voyager était réservé aux aventuriers. Puis cette pratique s’est démocratisé grâce à l’accessibilité aux transports, jusqu’à devenir un service de consommation de masse que l’on a connu jusqu’à la pandémie de la Covid-19. Et aujourd’hui, pourquoi tu voyages ?
Que signifie « voyager » aujourd’hui ?
iI y a plusieurs façons de voyager me direz-vous. D’ailleurs il existe parfois une certaines rivalité entre les touristes, les voyageurs, les aventuriers et les nomades.
Certains voyagent pour l’aventure ; celle qui nous met à l’épreuve, nous invite à grandir, nous adapter, et nous confronte à la vie sauvage – du moins notre nature plus sauvage. D’autres voyagent pour la rencontre avec d’autres cultures ; se mettre au défi d’apprendre et de comprendre, de changer notre vision du monde et de gagner une vision plus globale de l’humanité. Certains voyagent pour la découverte ; des saveurs, des paysages, découvrir chaque jour quelque chose de nouveau et sortir de la routine sur tous les plans. La plupart voyagent aussi pour le plaisir ; se reposer, aller dans des paysages de rêves, visiter des lieux qui nous ont fait rêver enfant. Et il y a ceux qui voyagent parce que ça se fait. Parce que cela leur semble important de remplir un passeport, de prendre l’avion pour remplir une check-list, et raconter. Oui pour eux c’est important de raconter… Il y a ceux qui voyagent en pleine conscience – parfois tiraillés entre leur impact social et le goût de l’Ailleurs – et d’autres dans l’innocence totale et qui préfère fermer les yeux pour ne pas voir.
Quand c’est le voyage qui compte et pas la fin, voyager devient un service de consommation comme les autres. Il faut aller loin, vite, là où personne n’est encore allé et en parler le plus fort possible. Il faut partager, encore et encore, à tout va. Revenir puis partir encore, jugeant alors ceux qui n’aiment pas partir.
Mais voyager à tout prix n’est ni sain, ni simple.
Le véritable coût du tourisme
Sans aller puiser dans des sources pour appuyer mes dires, on sait tous que voyager cause des problème de pollution (à travers les transports notamment, mais aussi le confort des produits jetables), d’urbanisation des zones sauvages (aménagements des plages et montagnes par exemple). Plus insidieusement voyager créé des jalousies et renforce les inégalités quand une personne riche expose des biens précieux à une personne plus pauvre. Plus sombre encore le tourisme peut causer des problématiques graves d’exploitation humaine et/ou animale.
As-tu déjà fait attention à l’impact que tu pouvais avoir sur tout un pays quand tu voyages ?
Et si on retournait à l’essence même du voyage ?
J’avais débuté la rédaction de cet article avant la pandémie. Je l’avais mis en pause le temps d’observer les changements qui allaient s’opérer dans nos habitudes de consommation du voyage. Dans mon entourage – ou en tout cas dans les comportements que je peux observer – certains ont changé leurs habitudes de consommation du voyage, d’autres non.
Le mot « voyage » vient du latin « viaticius » qui signifie le chemin (plus d’info ici). Il désigne donc à la fois un changement physique et / ou spirituel.
Voyager ne signifie donc pas aller loin, mais cheminer. Peu importe la destination, c’est le chemin qui est important, et les sensations positives qui nous envahissent quand on atteint notre objectif.
Certains pensent qu’ils font un voyage, en fait, c’est le voyage qui vous fait ou vous défait.
Nicolas Bouvier – Extrait de « L’usage du monde »
Voyager c’est donc simplement créer une situation qui va nous fait évoluer à travers un cheminement et la rencontre d’autres cultures.
Voyager c’est aller au bout du monde, mais aussi oser partir aussi dans les environs, se déplacer lentement pour prendre le temps de découvrir pleinement et savourer. C’est créer l’expérience grâce aux autres et trouver le plaisir dans le quotidien et les petites découvertes, les petits moments.
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