Vous ne connaissez rien sur le Mexique ? Alors oubliez tout ; on va recommencer ensemble. J’imagine déjà les frileux frissonner de terreur en s’écriant à haute pensées : Le Mexique à vélo ?! Mais ça va pas la tête ! Et pourtant… Le Mexique est méconnu et son image internationale est un peu maltraitée. Car si les narco-trafiquants sévices effectivement, cela ne représente qu’une partie du pays. Et il suffit d’oser pour aller à la rencontre des milliers d’autres visages du pays. Quant au vélo… Visiter le Mexique à vélo est idéal car au premier abord il enlève tout signe de richesse. Voilà qui va faire toute la différence !
Tout sur le Mexique à vélo
J’avais pourtant tout essayé pour éviter le Mexique. J’avais même pensé à faire un détour de plusieurs milliers de kilomètres pour prendre un ferry qui m’emmènerai de la Floride au Yucatan. Mais je n’étais pas sûre que ce ferry existe encore. Alors j’ai pris mon courage à deux mains, rassemblé tout mon meilleur vocabulaire espagnol, attrapé mes compagnons de route… Puis on a passé la frontière à Tijuana, un peu stressés d’ignorer ce qui nous attendait de l’autre côté du mur…
On ignorait alors que ce serait magnifique !
Laisser tomber les préjugés
Pour commencer à préparer un voyage au Mexique, il faut en premier lieu laisser tomber ses préjugés. Il y a des endroits difficiles au Mexique, c’est vrai, mais est-ce que ces problématiques se dressent pour les voyageurs ? Je ne pense pas. Et c’est aussi ce qui ressort de l’article du Carnets d’aventures « Les pays qui ont mauvaise presse, oser le voyage ».
« La peur irraisonnée est le pire ennemi du voyageur ! Lorsque quelqu’un vous dit : »Ne passe pas par cette région c’est dangereux. » interrogez qui, quoi comment, pourquoi ? […] En tant que voyageur, suis-je vraiment concernée par ce danger ? » Gwladys, Ekinatural – interview dans le Carnets d’Aventures mars 2013
Partir serein oui, mais pas avec n’importe quelle attitude. Afin de voyager en sécurité un peu partout dans le monde suivez deux règles simples : Reste sobre et informé.
Nos t-shirts sales et nos sacoches poussiéreuses avaient le dernier mot face à des habitants envieux et hantés par le rêve américain et la richesse des blancs. – Laura La Cyclonomade
Alors pas de bijoux, pas de porte-feuille épais et ne jamais sortir de grosses sommes d’argent à la vue de tous, mettez toujours les appareils photos et autres objets de valeurs dans les sacoches, et sors les juste au moment de les utiliser, et quand tu es à l’aise de le faire. Ainsi, même si tu es devant le plus beau des paysages, tu pourras garder ces objets cachés si jamais il y a une situation qui ne t’inspire pas confiance.
Il ne faut cependant pas croire que le Mexique est symbole du mal. La question de la sécurité en voyage se pose partout et tout le temps. Mais tu seras aussi surpris de la sérénité avec laquelle tu pourrais vivre un tel voyage.
« Nous nous promenons le soir sans aucune crainte, et nous sentons totalement à l’aise dans les villes et les villages, pouvons entrer sans crainte à peu près n’importe où et ne sommes harcelés par personne. Le Mexique que nous traversons jusqu’à ce jour est aussi, sinon plus sécuritaire que tous les endroits où nous sommes passés au Canada ou aux États-Unis. Un autre mythe qui tombe. » Reve nomade
Laisse-toi dépayser…
Lâche tout, ferme les yeux, et laisse toi transporter dans ce pays enchanteur !…
« J’ai immédiatement qualifié ce pays de joyeux bordel dans tous les aspects magnifiques que peut comporter cette expression » Laura – La Cyclonomade
Malgré des aspects qui peuvent parfois paraître difficiles, le Mexique enchante. Il enchante car son peuple nous transporte dans un univers contrasté, plus simple, plus coloré, plus heureux peut-être.
Les rues sont au Mexique le spectacle du monde : la vie déborde, les voitures roulent un peu dans tous les sens, les coffres des pick-up sont chargés de monde, les tuktuks s’entremêlent dans le labyrinthe, les vendeurs de rues proposent de petits plats tandis que passent les travailleurs un peu plus pressés parfois. L’entrée en matière dépayse souvent brutalement. Puis on se fait sa propre place dans cet univers finalement simple et joyeux.
Le Mexique tire aussi son charme dans ses couleurs. Que ce soit celles des des maisons, des habits, de la nourriture, des peintures de rue, des tuktuks, … Tout est balayé d’un arc-en-ciel festif et artistique.
Ensuite il y a les paysages aussi beaux que variés. Un véritable condensé de décors à couper le souffle. Des montagnes à la mer des Caraïbes, des grandes villes aux petits villages de pêcheur… Le Mexique a toujours quelque chose dans son paysage qui va vous séduire et vous transporter.
Je passe vite sur cet aspect, mais ne vous en faites pas, on en reparlera la semaine prochaine !
Les routes
De manières générale vous aurez deux types de routes pour traverser le Mexique à vélo : l’autoroute et les routes de campagne. L’autoroute n’est pas autorisée pour les vélos cependant personne ne vous fera la moindre remarque. Vous y trouverez un trafic assez tranquille à cause de l’accès payant (uniquement pour les voitures) et vous aurez un large bas-côté. Et l’avantage d’aller sur l’autoroute à vélo c’est que vous y trouverez de nombreux accès informels tracés par les habitants de la régions qui circulent à pied ou à vélo. Ces chemins de désirs peuvent vous mener à des villages que vous n’auriez jamais rencontré sinon.
Les routes de campagnes quant à elles sont moins bien entretenues, peuvent être en terre, et n’ont pas toujours d’accotement. Cependant elles vous permettront d’aller au plus près des populations et des sites à voir. Dans les Chiapas et Tabasco, attention aux Tope, ce sont de petits dos-d’âne qui ont la fâcheuses manies d’être partout et surtout là où il ne faut pas (dans les descentes, cachés dans des virages)
Étrangement les routes les plus dangereuses sont dans la Baja California où les bus fous doublent sans se poser de questions. C’est le véritable danger au Mexique pour les cyclonomades.
Puis, plus classique, ce sont les zones périphériques aux grandes villes sont difficiles à cause de la forte circulation. Certaines, comme la route pour entrer à Mexico DF, valent mieux d’être évitées en prenant un bus.
L’eau
L’eau est une véritable problématique au Mexique. Là encore c’est un « joyeux bordel » sur lequel le touriste ne peut faire l’impasse. Pour commencer l’eau du robinet n’est pas toujours (souvent) potable, hormis dans les grandes villes. Il faut donc acheter son eau, le moins cher étant d’acheter des garafon (18L d’eau), pas toujours pratique à vélo.
L’eau est rare, donc précieuse. Ici l’eau courante est couramment distribuée par alternance à travers les différents quartiers de la villes. Et non amis cyclistes, vous ne pourrez peut-être pas prendre votre douche tous les jours, même si vous êtes logés ! Pour compenser ce manque les habitants ont d’ailleurs des récupérateurs d’eau de pluie sur les toits.
Bref de ce côté là soyez attentifs (gérer bien votre stock) mais aussi compréhensifs vis à vis des difficultés que peuvent rencontrer les habitants.
La nourriture
Sur cet aspect, le Mexique va vous en mettre plein la vue et les papilles, tout en vous gavant quotidiennement de tacos à la purée de haricots noirs dans des zones un peu plus reculées.
Pour les cyclotouristes, le réchaud n’est pas obligatoire car il est très facile de trouver des restaurant, et ce pour vraiment pas cher. Entre les marchés, les vendeurs de rue et les restaurant à tous les prix, vous aurez vite fait de choisir votre favoris. Voilà de quoi vous économiser du temps, de la vaisselle, du poids ; et c’est en plus une belle façon de rencontrer des habitants et de partager un part de leur culture, et la nourriture servie est généralement locale.
Le climat
Le climat du Mexique est aussi varié que ses paysages. Si vous souhaitez aller à la fois dans les montagnes et au bord de mer il vous faudra alors prévoir des manteaux bien chaud et votre linge le plus frais possible.
Dans le nord et la Baja, l’air est d’avantage très chaud et sec.
Sur la côte Atlantique l’air est encore plus chaud car il est gorgé d’humidité. C’est pourquoi beaucoup de cyclotouristes sont surpris, à la sortie du ferry, par le changement de climat entre La Paz et Mazatlan.
« Si nous ne sommes pas si loin, à vol d’oiseau, de La Paz et de Baja que nous avons quitté la veille, le contraste climatique est saisissant. Ici la chaleur moite nous assomme dès notre arrivée. Fini le désert, bonjour les palmiers, la végétation luxuriante. Pas de doute, nous sommes bel et bien au sud du tropique du Cancer. » Reve nomade
Dans les montagnes de Mexico l’air est bien correct, chaleureux sans être ni chaud ni frais.
Plus au sud, dans les montagnes de San Cristobal de las Casas, il fait froid. C’est à ce moment que vous allez devoir ressortir le manteau inutilisé qui trainait au fond des sacoches.
Les caraïbes bénéficient d’un climat souvent idéal, entremêlant la chaleur du sud et la fraicheur de la mer.
Veillez cependant à faire attention à vos dates car, si les hivers sont plutôt chaud, le Mexique comporte une saison des pluies. La période idéale est d’octobre à avril
Pas de problème
Ici il n’y a pas de problème et tout se négocie. Peu importe où on est on trouve toujours ce dont on a besoin. Que ce soit un restaurant au milieu du désert de la Baja California ou une clé de 15 auprès d’un vendeur de rue.
« Sur la côte Pacifique nous cherchions un endroit où acheter à manger. Lorsque l’on a demandé à une famille où trouver un restaurant, ils nous ont accueilli sur leur terrasse en s’inventant un restaurant éphémère. Résultat on a eu un délicieux repas comme nous n’en avions jamais mangé au Mexique, et pour vraiment pas cher. Le Mexique c’est comme ça ! » Laura La Cyclonomade
Infos pratiques et administratives
Pour les canadiens et européens, le visa est facile à obtenir à la frontière et ne coûte pas cher. Cependant passez bien par un douanier pour faire valider votre visa de 6 mois. Il faut bien sûr un passeport valide au moins 6 mois de plus que la durée de votre séjour. N’oubliez pas de photocopier/photographier votre passeport puis votre visa en cas de perte ou de vol.
Avec une simple carte de débit ou de crédit vous pouvez retirer des pesos à chaque distributeur. Attention, dans des zones dépeuplées telle que la Baja il n’y a pas toujorus de distibuteurs. Quant aux zones très touristiques comme le Yucatan ou la plage de Sayulita, certains distributeurs ne proposent que des dollars américains.
Les principaux vaccins sont les 2 hépatites et la typhoide. Prenez cependant un rendez-vous avec un centre de vaccination, vérifiez vos rappels, et/ou informez-vous sur la toile par exemple : Doctissimo, clinique du voyageur.
Pour connaitre les zones dangereuses (tensions politiques, climatiques, etc.) n’hésitez pas à aller régulièrement sur le site de votre gouvernement : La France.
Le matériel à prendre
Dans les accessoires indispensables à avoir au Mexique, il faut une poche à eau (ou un autre système de réserve), des sacoches étanches pour les pluies tropicales, des habits chauds et froids pour pouvoir vous adapter aux différents climats. Un purificateur d’eau peut être le bienvenue puisque l’eau n’est pas souvent potable, cependant il est aussi facile d’en acheter. Des pastilles Katadyn peuvent peut-être suffire à vous dépanner ; c’est à vous de choisir. Un insert (duvet en tissus, comme un drap) est tout à fait indiqué pour cette destination afin de vous découvrir les nuits chaudes où vous n’aurez pas pu poser votre hamac pour vous rafraichir.
Dans les petits plus, un hamac de voyage peut s’avérer très intéressant pour un compromis entre confort et légèreté. Vous pouvez aussi parfois demander dans des hôtels pour avoir un tarif hamac.
Le Mexique est un pays où il est facile de trouver de quoi bricoler. Il n’est pas nécessaire de se surcharger d’outils de vélo, hormis les outils spécifiques types Rolhoff, car vous finirez toujours par trouver ce dont vous avez besoin.
Pas besoin non plus de prendre des stocks de médicaments car il y a des pharmacies un peu partout dans les villes qui pourront vous fournir tous les basics.
En bref, le Mexique à vélo c’est…
Une expérience à vivre !
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