Le vélo d’hiver, c’est tout un concept. Pour l’apprécier il faut apprendre à lire dans les lignes du ciel, les traces de neige et les étiquettes de vêtements.
Malgré tout, l’hiver ne rime pas avec garage. Il serait bien dommage de rebrousser chemin parce qu’on ne sait pas s’habiller. Alors voici 10 règles d’or à appliquer pour apprécier le vélo d’hiver, et se laisser transporter dans un voyage extraordinaire.
Article mis à jour en décembre 2023
1.Tu ne transpireras pas
Afin de s’adapter aux différents environnements, le corps s’autorégule. Ainsi, lors d’une activité trop intense, le corps transpire pour éviter les coups de chaud. Malheureusement en hiver, la transpiration peut devenir notre pire ennemie. Une fois générée, l‘humidité de notre transpiration peut geler s’il fait trop froid, ou nous refroidir par évaporation. Avoir trop chaud, devient alors notre première cause du froid. Et si on ne le sait pas, on se trompe alors en ajoutant des couches de vêtements pour tenter de se réguler.
Comment : en apprenant à ajuster ton habillement. Il faut souvent prévoir une couche supplémentaire au départ qui se retire facilement, afin de la retirer une fois que le corps et réchauffé. Ou encore t’assurer d’avoir un manteau avec aération sous les bras. À toi de trouver ton ou tes astuces (fût un temps ou je faisais une vingtaine de squats avant de partir au travail afin de réchauffer mon corps avant de sortir).
2. S’habiller autrement tu devras
LA solution pour s’utiliser les vêtements adéquats qui vont aider votre corps à se régulier le plus efficacement possible, c’est le système multicouche – plus communément appelé la technique de l’oignon.
En résumé : La première couche, près du corps, capture la chaleur. La 2e couche, dite couche intermédiaires, crée une zone d’isolation. C’est elle qui doit être adapté selon les températures. Enfin, la 3e couche, dite couche extérieure, isole le corps des éléments extérieurs.
Cette image est un extrait de mon guide « Oser voyager à vélo » où j’explique plus en détails le système multicouche. Mais ces explications te permettent déjà d’acquérir une bonne base.
3. Les matières textiles tu maitriseras
Pour le vélo d’hiver, et tous les sports en hiver de manière générale, les matériaux ont une importance primordiale. Les textiles vont jouer sur les températures et les odeurs corporelles.
En résumé : Le coton est à éviter à tout prix en voyage, car c’est à la fois la matière qui incite le plus à la transpiration (rappelez-vous la règle n°1), et qui développe le plus de bactéries (ça c’est pour l’odeur…). Privilégiez d’avantage les tissus synthétiques et la laine de mérinos qui vont vous garder au chaud efficacement, et qui ont aussi l’avantage d’être légers et peu volumineux.
4. Jusqu’au bout des doigts tu t’isoleras
Lors d’une session de vélo d’hiver, on a rapidement chaud au torse, ou encore au cou. Les jambes et les bras subissent moyennement les assauts du froid. Cependant les extrémités du corps, les pieds et les mains, sont en premières lignes, et vraiment difficiles à garder au chaud.
Idées : En plus du système multicouche (vu au point 2 de cet article) appliqué aux pieds et mains, on peut privilégier les moufles aux gants, ajouter des manchons (genre de gants fixés sur le guidon), des couvres chaussures, ou encore investir dans des réchauffes mains réutilisables. Pour les plus frileux, il existe même des gants chauffants.
5. Ta tête tu protégeras
Sur la glace et la neige, les glissades peuvent vite arriver. Un casque sera donc toujours utile. Non seulement il va te protéger du froid et des chutes. Mais c’est aussi l’occasion d’utiliser ton casque de ski qui passe beaucoup de temps dans ton placard.
6. De bons pneus tu auras
Unique surface qui te garde attaché au sol, tes pneus devront t’assurer la meilleure adhésion possible sous toutes les météos. On retrouve alors deux grandes écoles : le fat bike et ses pneus surdimensionnés pour flotter sur une épaisse couche neige, et les pneus fins pour fendre la neige citadine.
Si tu roules dans des endroits où la glace sera présente, des pneus à clous deviendront rapidement indispensables.
Références : Du côté des pneus fins, les Schwalbe Winter et les Schwalbe CX Pro comptent parmi les références du vélo d’hiver au Québec.
7. Que tes roues tournent tu t’assureras
La neige, ça prend de la place. Pour ce qui ne le savent pas encore, vous l’apprendrez rapidement. Au Québec, les larges rues de Montréal deviennent d’étroits passages hivernaux. Et ce principe s’applique aussi à votre vélo où la neige s’accumule sur le cadre et ses composantes. L’espace entre les roues et le garde-boue doit alors être suffisamment large pour que la neige puisse s’accumuler sans freiner la roue pour autant.
Retour d’expérience : Une banale sortie de 5 km à Montréal s’est transformée en expédition tout aussi difficile que la Patagonie avec le vent de face… Et oui, je devais pousser mon vélo à cause de gardes-boues trop étroits ! Une situation qui ne permet pas vraiment d’apprécier le vélo d’hiver.
8. De mille feux tu brilleras
En hiver, la nuit arrive tôt. Voire vraiment très tôt pour les destinations nordiques à qui comptent parfois à peine quelques heures de clarté. Être visible est donc indispensable et cela se passe avec des réflecteurs et lumières actives.
Réglementation à connaitre : Au Québec un vélo doit être équipé en tout temps de 6 réflecteurs. Et d’une lumière active blanche à l’avant, et une rouge à l’arrière la nuit.
9. Ta chaine et ton cadenas tu huileras
Impossible d’apprécier le vélo d’hiver si, au moment de partir, votre chaine ne bouge plus d’être trop rouillée, ou que votre cadenas est complètement gelé. Pour prévenir, il faut donc huiler régulièrement sa chaine et le système de fermeture de son cadenas.
Astuce : Assurez-vous d’avoir une huile adaptée aux températures négatives que vous allez rencontrer lors de votre parcours.
10. Ton vélo tu nettoieras
Le sel de déglaçage va accélérer l’oxydation de ton vélo. Idéalement, il faudrait le nettoyer après chaque dégel. Donc si tu peux le laisser dans un garage non chauffé ou sur ton balcon durant tout l’hiver, ça lui permettra de rouiller moins vite, et de ne faire qu’un gros nettoyage à la fin de l’hiver.
Pour aller plus loin
- Vélo Québec : l’hiver à vélo
- Radio Canada : Le vélo d’hiver, plus simple qu’on ne le pense
- Dumoulin Cycles : le vélo d’hiver aagréable
Article agréable à lire. Je trouve vos conseils très utils merci pour cet article
Merci Jean Bo 🙂