La route des sanctuaires monarques

par | Mar 12, 2018 | Véloroute des Monarques | 2 commentaires

Pressées par la fin du séjour de mes sœurs et motivées par la volonté de profiter un maximum des sanctuaires monarques, on part aux petites heures pour le sanctuaire El Capulin, en direction de Zitacuaro.

Ambiance étrange en route pour Zitacuaro

D’un commun accord, on choisi la route la plus longue qui longe la côte nord du lac et part s’isoler dans les montagnes. On profiter du plat, s’acharne dans les montées sur chemin de terre, puis on lève le pouce…

Une vingtaine de kilomètres plus loin, on nous dépose à Donato Guerra, en contrebas du sanctuaire El Capulin.

Dans les hauteurs de Cerro Monte, il nous faut encore affronter les montagnes aux heures chaudes, en espérant arriver assez tôt, avant que les monarques ne soient partis se coucher. Dans une ultime montée qui nous demande beaucoup d’énergie, on surveille les pick-up pour essayer d’arriver plus vite.

Un homme, très sympathique nous prend avec lui et nous propose de nous laisser à Zitacuaro, d’où nous pourrons prendre alors un bus pour le sanctuaire. On regarde l’heure… Il est effectivement déjà tard. C’est qu’ils se méritent les monarques.

Dans l’auto, l’ambiance devient rapidement étrange. Parmi les sujets de conversation entreprit par notre conducteur, la vigueur « légendaire » des mexicains (oui il parle bien de la vigueur sexuelle ) semble être à l’ordre du jour.

Ambiance…

On décline gentiment son invitation à manger au restaurant ensemble, son invitation à venir s’installer au Mexique, et on s’annonce mariées toutes les trois, histoire de protéger nos arrières. Cependant je crois que le concept d’une femme mariée qui voyage sans son conjoint n’est pas vraiment envisagé ici.

L’ambiance dans la voiture devient très pesante…

Arrivés à Zitacuaro, on part sans demander notre reste. Il n’était sûrement pas méchant, mais il nous a fait peur. On se réfugie dans le premier hôtel de la ville afin de prendre le temps de nous remettre de nos émotions. Dans notre chambre, la seule fenêtre donne sur le couloir et elle est percée d’une balle.

Ambiance…

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2e sanctuaire monarque : El Capulín

Comme pour Piedra Herrada, il est difficile d’obtenir les informations pour se rendre au sanctuaire. On finit par prendre un taxi à 250$. Impossible d’imaginer arriver trop tard au sanctuaire !

Histoire de varier les plaisirs, cette fois-ci on monte choisit d’aller visiter le sanctuaire à cheval. Une grande première pour moi qui ait juste monté un poney sur 500m lorsque j’étais toute petite. J’ai un peu peur au début, puis devient très rapidement à l’aise. J’apprécie cette sensation qui me rappelle un peu le vélo, mais aux secousses bien plus confortables.

Si je deviens très rapidement à l’aise sur le cheval, un autre malaise s’installe. Nous voilà, trois blanches à cheval, avec trois mexicains qui nous guident en courant à côté de nous. La montée est très difficile, c’est environ 6km de pente raide sur terre meuble.

Une situation qui nous parait bien étrange à toutes les trois. D’autant plus que parmi les guides il y a un enfant d’une douzaine d’année à peine. La randonnée est belle, le site aussi. La colonie est petite mais elle vaut le détour. D’autant plus qu’un peu plus loin une très belle plaine invite au repos et à la contemplation. Cependant… Il fait froid. Le ciel est couvert et la brume est prie dans les montagnes. Le soleil ne peut percer et les monarques restent immobiles dans la canopée. On reste en haut une heure ou deux avant d’amorcer la descente. Au bout d’un kilomètre peut-être le soleil se met à percer…

Nous continuons notre chemin vers Zitacuaro…

Du fait que nous soyons à pied, la descente est plus relax. Un des trois guides est resté avec nous et une discussion est engagée. Il faut dire qu’à présent, tous les guides que nous avons eus n’ont jamais beaucoup cherché à discuter avec nous.

Il nous apprend qu’il travaille toutes les fins de semaine comme guide au sanctuaire depuis qu’il a 15 ans. En semaine il allait à l’école, et maintenant il travaille au champ. Il nous raconte aussi l’histoire de la ville qui s’appelle El Capulin en référence à un arbre de la région, dont un était spécifiquement situé à l’arrêt de train. Il nous parle aussi des monarques, dont le sanctuaire a été découvert une trentaine d’année auparavant. Connus de la population avant, ils étaient cependant confondus avec des sauterelles, dont les mexicains se font un festin qu’ils appellent Chapulines.

Avec lui nous ne passons pas par le sentier officiel, mais un autre qui mène directement au village. Un raccourcis pour nous et pour lui. Ce moment partagé a réellement amélioré notre visite en nous permettant de partager un moment serein avec un local, et découvert le village El Capulin, visage rural de la Sierra Mexicaine.

DSC00316-site

Zitacuaro et rencontre avec la Fondation Ruta Monarca

À notre retour, nous cherchons un bar pour trinquer à cette dernière nuit toutes les trois. Faute de bar, nous trouvons tout un village en fête. Les échoppes remplissent les rues de spécialités culinaires, les enfants cours de partout sur la place en lançant des ballons jamais vu auparavant. Une allégresse nous envahit. Nous sommes au bon endroit, au bon moment.

Le soir je reçois un courriel de la fondation Ruta Monarca. L’équipe est de passage à Zitacuaro le lendemain et souhaite me rencontrer.

Je crois bien que cette nuit là je me suis endormie des papillons plein les yeux…

DSC00392-site

Puis est venu le temps des adieux

On le savait que ça allait arriver. Je l’avais anticipé. J’avais tenté de m’y préparer. Mais il est souvent impossible de gérer de tels moments. Les au revoir furent brefs, pressées par un autobus impatient qui ne souhaitait pas les attendre où leur laisser le choix de prendre le suivant. C’est peut-être mieux ainsi, plus facile.

Et moi je me retrouve toute seule sur le quai, de la tristesse plein les yeux, et le poids d’un projet qui tombe soudainement sur mes épaules. Mes épaules à moi toute seule. J’avais beau m’y attendre, je crois que je suis restée sous le choc, attristée par cette disparition soudaine de mes acolytes.

Mais il faut avancer il parait…

Alors je prends un billet de bus pour Angangueo et aller à la rencontre des prochains sanctuaires monarques : Sierra Chincua et El Rosario.

2 Commentaires

  1. Philippe PIERROT

    Bonjour,
    un ami cycliste qui réside à Mexico depuis 20 ans, me dit que la zone dans laquelle vous allez est particulièrement dangereuse, et qu’il ne s’y rendait pas lui-même.
    Il est prêt à vous conseiller ; si vous le souhaitez, je peux vous transmettre ses coordonnées.

    Réponse
    • Laura

      L’article est paru avec un peu de retard, je suis présentement à Monterrey.
      Cependant je suis toujours partante pour recueillir des points de vue de cyclistes 🙂

      Réponse

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2 Commentaires

  1. Philippe PIERROT

    Bonjour,
    un ami cycliste qui réside à Mexico depuis 20 ans, me dit que la zone dans laquelle vous allez est particulièrement dangereuse, et qu’il ne s’y rendait pas lui-même.
    Il est prêt à vous conseiller ; si vous le souhaitez, je peux vous transmettre ses coordonnées.

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    • Laura

      L’article est paru avec un peu de retard, je suis présentement à Monterrey.
      Cependant je suis toujours partante pour recueillir des points de vue de cyclistes 🙂

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