Monterrey et les États-Unis : une histoire de frontière

par | Avr 5, 2018 | États-Unis à vélo, Mexique à vélo, Véloroute des Monarques | 0 commentaires

Impossible pour moi de me lancer dans le désert qui mène à Monterrey avec mon dos bloqué. Je prends donc l’autobus pour aller à Monterrey, le cœur plein d’appréhension face à cette ville que je ne connais pas…

Belles surprises à Monterrey

Je ne suis pas sortie du bus que la ville me surprend déjà. Je me rends compte que je ne connaissais absolument rien sur Monterrey et que j’ai tout à apprendre. Premièrement je ne savais pas que la ville se situait dans une vallée entourée de montagnes. Un véritable paradis de nature pour les grimpeurs, randonneurs, amateurs de canyoning, et même les cyclistes de montagnes ou de route (quand on aime les montées bien sûr).

En sortant du bus c’est l’ambiance qui me surprend. À force d’entendre le pire sur la ville, j’imaginais que l’ambiance serait pesant. Mais non. Elle ne détonne pas de cette ambiance vivant et chaleureuse qui est pour moi indissociable du Mexique. En même temps j’aurai dû me méfier, les préjugés sont souvent faux, surtout ceux sur la sécurité au Mexique. N’empêche que, je reste sur mes gardes – au cas où.

Enfin (tout ça en 1h à peine hein), je rejoins la Rodada de l’association vélo locale Pueblo Bicicletero. Une occasion en or pour un premier tour dans la ville, faire plein de belles rencontres et débuter en beauté mon séjour ici.

Finalement je crois qu’elle va me plaire cette ville !

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Quoi faire à Monterrey

Coups de cœur dans la ville

Le musée de la historia Mexicana – Parmi les plus beaux musées que j’ai pu voir dans ma vie en termes de muséographie. Beau, simple, ludique, j’ai adoré l’endroit. Quant au sujet… À vrai dire, j’ai abandonné la lecture des pancartes après la deuxième salle d’expo.

Museo del Noroeste – Pas aussi bien que le premier (ou je commençais à être bien fatiguée), mais il reste beau et intéressant, et un incontournable de la ville.

Le paseo Santa Lucia et le parc Fundidores (pas sûr de l’orthographe) – Tout d’abord j’ai été surprise de voir une piscine au milieu de la ville. Ensuite de voir des bateau y naviguer… En voulant voir cela de plus près j’ai découvert le paseo Santa Lucia. Une très belle promenade de plusieurs kilomètres, offrant un espace vert (selon les endroits) et fermé aux voitures. Un vrai régal de le sillonner à pied ou à vélo.
Les innombrables pistes cyclables aériennes !!! – Juste pour le plaisir d’un univers urbain avant-gardiste pour les vélos. En réalité je pense que ces passerelles ont été faites avant-tout pour les piétons mais bon. Le Snake de Copenhague peut presque aller se rhabiller maintenant que j’ai vu Monterrey !

Le restaurant végétarien Tierra Libre – J’y ai passé mes soirées à travailler, dessiner et savourer de bons petits plats et chocolats chauds. Une belle place que je ne voulais plus quitter et qui va amèrement me manquer.

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Escapade à Santiago (Nuevo Leon, pas celui du Chili)

Le premier jour, lors de la Rodada, j’ai rencontré Daniel qui vit près du pueblo magico de Santiago, dans le Nuevo Leon. Il m’a affirmé qu’à l’automne on retrouve des milliers de papillons sur une route à travers la Sierra, près du village. Je devais donc aller voir.

Partie tôt le matin, j’ai pris la route de Santiago par l’ancienne route. Cependant il faut à plusieurs reprises aller tout de même sur la voie rapide. Plutôt sécuritaire malgré tout.

Je suis arrivée un peu trop tôt au village car tout était fermé. J’ai donc poursuivi ma route jusqu’à la cascade Cola de Caballo, un incontournable de la région. C’est sur cette route que viennent les papillons à l’automne. Si elle est difficile, c’est magnifique de se promener à travers les montagnes.

Au printemps il y a des papillons par milliers, mais je n’ai vu aucun monarque. Ils sont décidemment plutôt difficile à trouver depuis Querétaro…

Pour le chemin du retour je choisi de prendre une autre route, celle qui passe près de cave, à travers la vallée voisine.
Un vrai régal !

La cave est une immense grotte abritant des chauves-souris. IL est interdit d’y rentrer, mais l’observer est déjà très impressionnant.

Ensuite la route longe une rivière créant des paysages magnifiques et des endroits intéressant pour y planter la tente…
Ne me lassant de rien et dégustant chaque instant, ainsi qu’une délicieuse Pay de Elote (tarte de mais), je prend un maximum de note pour insérer cette route dans le guide.

Cependant, un peu plus tard une voiture de police s’arrête pour me demander si ça va. Puis une autre… Finalement je ne suis plus si sûr de la route. Un sentiment qui s’accentue lorsque je croise plusieurs magasins de bière en service à l’auto (les drive-in pour les français)…
J’en reste perplexe !

Je rentre finalement dans Monterrey à travers d’innombrables voies rapides.. Après 114km je rentre épuisée à l’hôtel.

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Une rencontre hors frontière

À Monterrey, j’ai aussi réalisé la première entrevue pour le film : une rencontre avec Alejandro Cartagena pour parler du rapport à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Une rencontre hors frontière pour lui qui est immigrant au Mexique et moi en instance d’immigration.

Ensemble on se posait une question : À quoi servent les frontières ?

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Quelle pression de prendre en photo un photographe… Du coup c’est flou…

Entrer aux États-Unis par le poste de frontière de Laredo

J’ai définitivement adoré Monterrey. Je m’y suis sentie vraiment bien et j’aurai aimé y rester plus longtemps. J’ai même pensé à prendre un bus de Monterrey à San Antonio pour profiter encore de la ville.

C’est que je n’ai pas eu le temps d’aller à Saltillo, le musée de l’industrie, le cerro de la silla, Chinpique…

Mais bon, je sais aussi qu’il y a toujours un revers de médaille à rester trop longtemps à la même place. Je m’arme de courage et prends la direction des États-Unis, avec regrets…

J’aime tellement le Mexique, ses gens, sa vie, ses couleurs et ses saveurs…

Aux États tout va être différent, et ce changement me perturbe pour le moment. Je ne sais plus ce que je vais pouvoir manger, où je vais dormir… Et je ne sais plus non plus sur qui je vais tomber. Mais bon, je crois que c’est surtout le fait de changer de confort qui me perturbe. Je vais quitter ma routine mexicaine.

Vers 9h j’arrive donc au terminal d’autobus et prend un billet pour Nuevo Laredo, la ville côté Mexique. De là, j’accède facilement à la frontière et hormis 2 allers-retours pour trouver les douanes Mexicaines, et trente minutes à chercher le bureau des visas américains dans un centre commercial, je rentre au États-Unis mon visa en poche.

Je sais qu’à l’extérieur de Laredo on trouve un State Park. C’est là que j’ai planifié de dormir afin de me donner le temps de finaliser quelques démarches : trouver un forfait téléphonique (je m’y suis habituée), faire des courses (on est un long week-end), et finalement trouver ma route.

Une fois à mon emplacement j’essaie de me remémorer mes routines de camping, de façon à tenter d’être efficace. Mais une fois ma toile de tente entre les mains c’est toute une excitation qui s’empare de moi. Je ne cesse de me répéter :  « Premier camping ! » avec un immense sourire aux lèvres.

Bienvenue aux Etats-Unis alors !

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