Un mail impromptu s’invite dans ma boite courriel : invitation au 5e Séminaire international pour la préservation et conservation du Monarque.
Visite express du sanctuaire Sierra Chincua
L’idée de ce séminaire me ravie. Je bouscule donc tous mes plans, et part visiter le sanctuaire Sierra Chincua avant de prendre la route pour Morelia.
Vous l’aurez deviné peut-être, les indications locales étant de simples « Par là », je prends un taxi pour m’y rendre.
Première arrivée, le parc ouvre pour moi. Et si les monarques dorment encore, le guide profite du calme pour m’emmener au plus près de la colonie. Le moment est magnifique et très calme (hormis que mon guide ne faisait que renifler…).
Prends les bus locaux, tu vas gagner du temps et de l’argent
Angangueo est un village plutôt isolé dans la Sierra. Pour partir sur Morelia, la gérante me conseille de prendre les bus locaux. Puisque je peux laisser mon vélo chez elle, je m’aventure dans les collectivos et autres transports locaux.
C’est facile tu verras.
D’abord il faut prendre un collectivo pour aller à Aporo. Là tu prends un autre colelctivo pour Ciudad Hidalgo. Ensuite tu devras prendre un bus de ville pour rejoindre la gare centrale. Enfin tu pourras prendre un bus pour Morelias. Il ne reteras plus qu’à prendre un colectivo sur place pour rejoindre ton hôtel…
5 bus et 6h de transport plus tard, Morelia me voici !
Becyk et good karma
En préparant mon départ en autobus, j’ai organisé mes sacoches autrement. Un tel changement implique de vider à peu près la totalité des sacoches à chaque fois afin de tout ranger autrement. Lors de ce grand chamboulement, mon regard s’arrête sur mon drone, un peu désespérée j’avoue. L’idée de l’acheter en dernière minute n’a pas été des meilleures. Je dois à présent manger des tutoriels pour apprendre à l’utiliser, et ce, quand j’ai le temps ou un bon Internet.
En bref, pour le moment il ne me sert à rien…
À cet instant précis j’avais donc émis ce souhait un peu fou de rencontrer un autre voyageur avec un drone à l’auberge de Morelia. Ce serait le plus facile pour apprendre.
Pfff… Ça n’arrivera jamais !
Mais comme les cyclistes on un bon karma, en arrivant à l’auberge je croise un américain qui s’entraine à faire voler son drone. On passe alors la soirée ensemble et m’initie au monde du drone et un premier vol.
Ça avance !
Bilan du symposium international sur les monarques
Les deux jours de séminaires ont été très instructifs, tant sur les monarques que sur les initiatives qui sont faites en leur faveur. Voir autant de gens, de citoyens, d’étudiants et de chercheurs impliqués pour sauver les monarques, m’a confirmé une fois de plus dans mon projet. En tant que symbole les monarques jouent un rôle très important comme indicateur de la santé de la planète, mais aussi en tant que mobilisateur.
Ensemble nous allons être amenés à faire de grandes choses.
De grandes choses afin de poser la base pour d’autres initiatives environnementales, comme la préservation d’autres espèces en voix de disparition. Parce qu’il n’y a pas que le monarque et l’ours polaire; mais bien des centaines et des milliers d’autres espèces qui sont en danger : les abeilles, les pumas, etc.
Mon seul point faible au regard de cet évènement, c’est qu’il est trop scientifique. Alors c’est très bien d’échanger des méthodes d’études, cependant ce n’est pas la science qui sauve le monde. La science est trop cloisonnée. Les non scientifiques se sentent soit dépassés soit non concernés.
Pour sauver le monde, les scientifiques doivent apporter leur découverte, mais il faut ensuite vulgariser cette information pour que la majorité des citoyens aient les outils de s’y intéresser. En créant alors une route touristique, cela permet d’unir les initiatives en faveur des monarques, de développer une économie parallèle et de développer un intérêt nouveau suite à cette économie.
Visite à El Rosario avec WWF
Et pour terminer cette semaine en beauté, le dernier jour du séminaire inclus une visite de groupe au sanctuaire El Rosario. Ce sanctuaire est à la fois celui qui héberge la plus importante colonie de papillons monarques, le mieux aménagé, et le premier découvert par l’équipe de Frederic Urquhart en 1975.
Si vous n’avez pas encore vu le documentaire « Flight of the Butterflies », je vous le recommande fortement. Non seulement le film est magnifique et explique très bien la migration des monarques, mais il met en image aussi la vie d’une vie de scientifique pour trouver le lieu d’hivernation des papillons. À en donner des frissons !
Bref ! Moi j’étais donc là, à El Rosario, sur les traces de Frederic Urquhart, en compagnie de WWF et les meilleurs spécialistes monarques .
Le moment est quand même grand.
Ensemble, nous allons sur les chemins d’études, accessibles uniquement pour les personnes qui travaillent avec sur le sanctuaire.
Avant même d’entrer, on nous propose de bien observer le ciel. La migration a commencé, et des milliers de points noirs assez discrets se promènent dans le ciel. Ce sont les papillons qui arrivent et partent du sanctuaire.
Jusqu’à présent, je pensais qu’El Rosario serait le moins intéressant parce que c’était le plus connu et le plus visité. Finalement il aura été pour moi le plus spectaculaire.
Rapidement je fais la rencontre de Rodriguo, qui est passionné par les monarques et qui adore voyager à vélo. On ne s’est plus quitté de toute la visite. À la fin, j’ai simplement déplié ma carte et m’a indiqué tous les meilleurs lieux pour aller découvrir la nature mexicaine, dont l’incontournable Sierra Gorda.
À réfléchir.
Je rentre dans mon hôtel miteux d’Angangueo ivre de joie de cette journée, et heureuse de reprendre mon vélo (enfin).
Ensuite… Ensuite ce sera la fin des montagnes et le début de la route pour aller à la découverte de toutes les grandes villes coloniales du cœur du Mexique.
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