Texas : Que du bonheur (ou presque) à travers le Hill Country à vélo

par | Avr 13, 2018 | Véloroute des Monarques | 0 commentaires

Ça y’est me voilà au États-Unis. Au Texas : terre des Westerns, déserts et cowboys ! Ah non, pas tout à fait… Ben, ça ressemble à quoi alors le Hill Country à vélo ?

Platitude dans les plaines du sud du Texas

Plus je m’éloigne du Mexique et plus l’horizon m’inonde le regard de verdure. Mais je pensais que je roulerai dans le désert au Texas moi… Pas tout à fait en réalité. Ou presque. L’Ouest texan est en effet désertique avec des allures de westerns spaghetti. Cependant, en rentrant au Texas par Laredo, je découvre la région en traversant les plaines du sud, et les paysages sont plutôt différents.

Cette région est plutôt (très) plate et le climat est influencé par le golf du Mexique. Ainsi la végétation est basse certes, mais verdoyante. Et ça fait du bien ! Cependant l’horizon est plat. Très plat. Infiniment plat, avec une route en ligne droite bordée de clôtures.

Dans les plaines il faut aussi faire attention au mercure. L’humidité et l’absence d’ombre sur la route rajoute de la difficulté au cycliste. De mon côté, afin de pouvoir avancer rapidement, je roulais entre 7h et 13h30. La pause du midi (et les nombreuses autres) était rythmée par l’ombre occasionnelle d’un arbre non clôturé. Peu importe les conditions, la proximité de la route ou encore les cactus qui pouvaient piquer les fesses, je m’y installais avec allégresse, engloutissant des litres d’eau.
Après m’être repus de ce peu de fraicheur, je pouvais reprendre la route vers 14h30, le soleil étant alors un peu moins fort. Mais idéalement j’aurai dû attendre au mois 15h30 pour reprendre la route. Ces derniers kilomètres sous une chaleur intense étaient très difficiles à chaque jour. Ainsi je pouvais avaler simplement 100 km en matinée, mais les 20 derniers étaient finalement les plus éprouvants.
Heureusement il y avait toujours une station essence pour remplir mes gourdes d’eau et me vendre une crème glacée pour me récompenser de cette journée bien trop chaude pour pédaler. Et encore, c’est seulement le printemps !

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Moment d’ennuie dans les plaines du sud du Texas – © Laura Pedebas La Cyclonomade

San Antonio championne des monarques

Mon séjour dans les plaines du sud se termine par une journée de repos et de cadeaux à San Antonio, sympathique ville du Texas au centre-ville unique avec son riverwalk et le fort Alamo. Je ne connaissais rien et surtout ne m’attendais à rien. Ce qui m’a permis d’avoir une belle surprise et d’apprécier d’autant plus cette pause chez Leah, mon hôtel Warmshowers.

Mais San Antonio était aussi un arrêt obligatoire car c’est la première ville d’Amérique du Nord a avoir eu le statut de ville championne des monarques. Je vous explique : il y a quelques années un manifeste des monarques a été mis en place afin d’inciter les communautés à effectuer une liste de 25 actions en faveur des monarques. Parmi ces 25 actions il y a trois niveaux, les villes championnes sont celles qui remplissent l’ensemble des 25 critères.

Vous l’aurez compris San Antonio est au top du palmarès.

Pour en apprendre plus je suis allée rencontrer Jessica de la Team Monarch Health, au zoo de la ville. Elle m’a fait part des diverses actions menées par le zoo qui semble être une véritable clé de voûte dans ce projet, en plus de la décision municipale.
Comme quoi, chaque progrès ne vient pas seulement de la politique, mais bien de l’engagement citoyen.

Je souris. Avec ce voyage j’ai l’impression de sauter à pieds joints dans  l’engagement citoyen et de faire ma part pour la planète. Pas une part au complet hein! Mais un bon début…

Manque de chance, je suis arrivée un peu tôt, les asclépiades ne sont que de jeunes pousses, et les monarques semblent se cacher. Les monarques papillonnent bien, mais à petite échelle. Chaque jour je rencontre une ou deux personne qui me dit en avoir vu un récemment, la veille, le matin même. Pas moi… Ils se cachent je crois.

Coup de coeur à San Antonio

  • Mon séjour avec Léah qui m’a partagé son quotidien de sportive : yoga, soirée entre amis, discussion de vélo, appartement remplit de bicyclettes !
  • Le centre-ville fort parfait pour des promenades, rues piétonnes incluses
  • Le river walk – mais pas aussi bien que celui de Monterrey, même si c’est une vraie rivière cette fois-ci
  • Le fort Alamo
  • Manger une glace chez Francesco’s Gelato
  • Le magasin de vélo Wolrd Bike et son Café Local

Coup de grisou

  • Les voitures
  • Les voitures
  • Encore des voitures
  • Toujours des milliers de voitures, bus, et autres engins motorisés qui monopolisent tout l’espace public – dont un bus qui s’est rabattu devant moi pour s’arrêter à un arrêt de bus et qui a failli m’offrir ma première chute à vélo…
  • Et oh… Des voitures stationnées sur la piste cyclable qui m’obligent à rouler sur la voie rapide plutôt que dans ma bande cyclable faite rien que pour moi…

Il parait que San Antonio fait partie des plus grandes villes du monde en terme d’étalement urbain. Alors la voiture est reine et les périphéries sont bordées de gigantesques boulevards de béton entremêlés.

Bienvenue en Amérique…

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Béatitude dans la région du Hill Country à vélo

La sortie de San Antonio est plutôt simple, mais longue – très longue… En partant du nord de la ville, vers le nord, je suis encore dans les banlieues 35km plus loin. Puis ils s’effacent..
Tranquillement les routes rétrécissent, et les maisons laissent placent à des routes bordées de chênes. Les clôtures disparaissent, me laissant alors un sentiment de liberté et de forêt de Brocéliande (même si je n’y suis jamais allée encore), mêlée à un décors de western avec les ranchs, vaches et chapeaux de cowboys.

Un doux mélange qui ne peut exister qu’aux États-Unis !

Aussi, j’avais imaginé le Texas plutôt désertique. Non seulement c’est faux, mais la province est pleine de vie. Que ce soit les hommes, la faune ou la flore, chaque journée me réserve une rencontre étonnante, comme mon premier tatou (même si ce n’est pas rare d’en voir finalement, parait-il), les colibris et oiseaux en tout genres, les chevreuils et les fleurs sauvages.

Parce que j’ai oublié de vous dire, mais le Texas au printemps c’est avant tout les fleurs sauvages. Durant trois semaines celles-ci envahissent les bas côtés et jardins pour transformer ces prairies vertes en palettes multicolores. Le Bluebonnet en est le symbole – cette fleur a même un festival rien que pour elle à Burnet. Mais il y a aussi toutes les autres, aussi belles les unes que les autres, tapissant ainsi la province d’une touche unique. Comme on n’en voit plus depuis longtemps d’ailleurs…

Arrivée au Guadalupe River State Park, je retrouve la trace des monarques. Les voilà qui virevoltent le long des sentiers de vélo de montagne du parc. Il faut dire qu’ici aussi un jardin spécial papillon est aménagé. En plus de la splendide Guadalupe River pour s’abreuver et des nombreuses fleurs sauvage. On dirait bien que le Texas est un petit paradis pour eux.

En tout cas, le Hill Country est devenu mon paradis à moi. Un lieu où j’étais tout simplement heureuse, sereine, tranquille, avec des petites routes, de beaux paysages, et des piscines naturelles.

Au Hill Country, lorsque j’ai eu besoin de dormir Kathy m’a ouvert sa porte et m’a hébergé durant deux jours tandis qu’il faisait 3°C dehors. Lorsque je n’avais plus à manger (et oui les magasins ferment le dimanche dans les petites villes) Shane et ses amis m’ont inviter à partager un barbecue abondant… Comme je l’ai déjà dis : Bicycle et good karma hein !

Coups de coeur à travers le Hill Country à vélo

  • Les fleurs sauvages – au printemps seulement par contre
  • San Antonio et Austin
  • Les petites routes
  • La région viticole
  • Krauser camping pour sa piscine naturelle, son jardin à papillon avec une dizaine de monarques et son petit prix.

Coups de grisou

  • La rue principale de la petite ville de Fredericksburg et ses 5 voies pour le trafic et 2 pour le stationnement
  • Les voies rapides
  • L’entrée dans Austin par la route 71

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Rencontre avec la belle Austin

Après tous ces doux momentsLa journée est difficile, presque froide dans les descentes et bien trop chaude dans les montées. La motivation quant à elle, est bien rangée au fond des chaussettes. Pourtant, si chaque coup de pédale me demande un effort considérable et que je ne pense qu’à m’arrêter, l’idée d’arriver à Austin me motive. Je vais rester une semaine dans la même ville ! Dans le même logement ! Toute un évènement lors d’un voyage itinérant !

Arriver à Austin est d’autant plus compliqué que je me promène toute la journée sur le bas côté de la 71… N’ayant pas la carte du Hill Country Loop de Adventure Cycling, j’ai choisi de raccourcir en restant au sud de la rivière Colorado. Et maintenant que je passe la journée à regarder les voitures passer, je regrette amèrement ce choix.

Mais Austin est toute proche. À chaque sommet de colline j’espère apercevoir enfin la ville et ses banlieues. Mais rien. À chaque colline, c’est une nouvelle qui se présente devant moi. Puis sans m’en rendre compte, me voilà dans Austin. Depuis des kilomètres en fait j’arpente les banlieues et centres-commerciaux de la ville sans m’en être rendue compte.
En fait cette situation m’arrive souvent en Amérique.
Un problème de culture peut-être 😉 !

Puis les derniers kilomètres sont magiques. Après avoir traversée une belle banlieue aux maisons anciennes (elles avaient un look vintage en tout cas), j’arrive a bord du Colorado, avec les gratte-ciel du centre-ville qui pointent leur toit à travers les arbres.

Non seulement c’est le Colorado, cette rivière mythique aux airs de western (le western c’est juste dans ma tête hein), mais surtout pour la superbe piste cyclable qui a été aménagée tout le long du fleuve !
Et la cycliste en moi pense même qu’Amsterdam et Copenhague pourraient (presque) aller se rhabiller face au riverwalk d’Austin, son réseau cyclable et autres infrasctructures réservées aux cyclistes.

Un ville vélo mais pas seulement. Austin est avant tout une ville vibrante, jeune, progessiste, pas si grande… Un vrai régal. Je sens que je vais me plaire ici ! De mon côté, j’en ai plein les pattes, je file chez Shane, rencontré au camping la veille. Une bonne nuit de soleil m’attend !

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