Oser un voyage zéro déchet à vélo

par | Sep 11, 2018 | Voyager zéro déchet | 4 commentaires

Nouvelle tendance mais pas seulement ; le zéro déchet est une réflexion profonde sur notre façon de consommer. Moins consommer pour moins gaspiller. Mais peut-on réellement réaliser un voyage zéro déchet lorsque l’on est à vélo ? 

Pourquoi un voyage zéro déchet ?

La première fois que j’ai entendu parler du zéro déchet – mouvement initié par Béa Jonhson –  je dois vous avouer que j’ai trouvé cela extrême. Peut-être même un peu stupide.
En réalité, si la réflexion ne manquait pas de sens à mes oreilles, la remise en cause totale de mon quotidien m’a faite peur.
Cependant la graine était plantée… J’ai commencé à me questionner, à remarquer les déchets autour de moi ; et surtout à assimiler de l’information à ce sujet. Ainsi, j’ai découvert les problématiques de l’enfouissement, des décharges publiques, des continents de plastiques, etc. J’ai aussi pris conscience de ce que je jetais, pourquoi, comment, et combien de temps j’avais utilisé cet objet. Et avec cette réflexion, une question fatale : qu’allait-il devenir ? Bien trop souvent la réponse était un déchet. Quelque chose qui irait polluer, l’air, les sols, l’eau, …

Cela s’est déroulé en 2012. Juste avant de partir pour ma grande aventure de 10 mois à vélo en Amérique.
Déjà en lutte pour une planète plus verte, la petite graine germée du zéro déchet continuait de faire son chemin. Et moi qui voyageais à vélo pour être écolo, j’ai réalisé qu’il fallait en faire plus vous un voyage écologique. Je regardais alors avec tristesse tout le plastique consommé lors de mes achats de nourriture, ou encore les déchets créés par le vélo (chaines, chambres à air, …).

Et puisqu’il faut agir, J’ai commencé à insérer le crédo du zéro déchet à mon mode de vie.
Initialement mon objectif était simplement de diminuer mes déchets. Puis, petit à petit, je fais ma route vers le zéro déchet.

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Les réflexes indispensables d’un voyage zéro déchet

Limiter au maximum les contenants à usage unique

  • Sac à dos compact et léger pour les courses et éviter les sacs plastiques
  • Sac à vrac (ciré ou non). C’est d’ailleurs bien plus pratique pour stocker les aliments dans les sacoches.
  • Des contenants alimentaires étanches que ce soit pour cuisiner ou la nourriture achetée à emporter
  • Un stérilisateur d’eau pour remplir mes gourdes et ne pas acheter de nouvelles bouteilles

Limiter ma production de déchets visibles et invisibles : j’achète des produits solides et éco-responsables

  • Sacoches de vélo éco-responsables et solides
  • Un moyeu à vitesses internes pour améliorer la solidité des composantes de la roue arrière et éliminer le dérailleur qui casse souvent
  • Il existe des patins de freins écologiques pour les V-brake (on ne change que la bande de caoutchouc)
  • Vêtements de bonne qualité (j’aime les garanties à vie)
  • Une trousse de toilette sans déchets (Coupe menstruelle, Implant contraceptif, Cure oreille, Dentifrice écologique dans tube rechargeable, Savon multi usage biodégradable en moins de 20 jours)
  • Couverts et paille réutilisables toujours sous la main

Voyager propre et équitable

À chaque achat je me pose un panel de questions et si l’entreprise ne correspond pas à mes valeurs, je passe au boycott (t’sais, vous ne pourrez pas me voir au Mc Donald pour autre chose que leurs toilettes gratuites).

  • Est-ce une entreprise que je souhaite encourager ?
  • L’entreprise va-t-elle à l’encontre des valeurs que je soutiens et pour lesquelles je me bats ?
  • Respecte-t-elle (et ses fournisseurs) les droits de la personnes et de l’environnement, etc.

Je fais attention à ma consommation d’énergie

  • Moyeu dynamo pour charger mes outils électroniques à la force de mes jambes
  • Mes outils électroniques étaient principalement
  • Je réfléchis à 4 fois avant de prendre un appareil électronique avec moi (mais avec le projet du blog, ce n’est pas un aspect sur lequel j’ai fais des concessions.

J’essaye de penser à la fin de vie du produit

Je cherche quelque chose de compostable ou recyclable. Pour l’électronique je prends en compta la facilité de réparation (genre tutoriels dispo sur Internet). Et si un produit est destiné à devenir un déchet, j’y réfléchis à 36 fois avant de l’acheter.

  • Tissu éco-responsables avec une fabrication équitable – si possible compostable

Bilan du voyage zéro déchet expérimental

Du coup, lorsque je suis partie à vélo sur les traces de papillons monarques pour parler du changement climatique ; l’occasion était parfaite. Le moment était idéal pour expérimenter la faisabilité d’un voyage zéro déchet à vélo.

Après avoir passé un temps fou à réfléchir de façon précise à ce dont j’avais besoin (l’inutile aussi doit être considéré pour en prendre conscience). Je suis partie très optimiste, prête à en découdre avec le plastique ! J’ai même failli me lancer le défi de transporter l’ensemble des déchets produits sur la route afin de mettre un véritable enjeu à ce challenge. Mais ça m’a fait peur. Alors j’ai enfoui cette idée tout au fond de moi…
Ai-je bien fait ?

Les problématiques auxquelles j’ai été confrontée :

  • L’avion : un aller-simple seulement. J’ai beau me dire que faire le retour à vélo était une façon de faire ma part, c’est une dépense carbone que j’aimerai compenser en faisant un don financier à une association environnementale (mais lorsque j’aurai à nouveau des finances) ;
  • La recharge des produits en vrac : Avoir son tube de dentifrice réutilisable pour y ajouter du bio, c’est le fun. Mais encore faut-il trouver le dentifrice en vrac. Le point positif, c’est qu’à force d’en chercher, j’ai tout de même insufflé cette idée à plusieurs magasins de vrac aux États-Unis;
  • Trouver des magasins en vrac : Avec la fin de l’application Bulk, j’ai eu beaucoup de mal à retrouver facilement des cartes pour trouver des magasins zéro déchets. Ça m’a valu quelques courses de plastiques faute de trouver autre chose… (alors voici un lien pour une carte du monde zéro déchet et un lien pour le Québec);
  • Le pain : La miche de pain en vrac n’existant pas vraiment en Amérique, je me suis rabattue sur les tortillas emballées. Mais ces sacs achetés étaient devenus mes sacs à vrac (réutilisation!);
  • Éduquer les autres : La plus grosse problématique pour le moment est de devoir éduquer nos interlocuteurs. C’est donc toujours à nous de penser é préciser que l’on ne veux pas de verre en plastique, de paille ou autre. Et ça c’est quand même assez fatiguant. Car une fois que la paille est dans le verre, elle est destinée à la poubelle de toute façon…
  • Les cadeaux : Qu’il est difficile de refuser des cadeaux. Même à vélo ! Alors oui j’ai trimballé des tasses en verre, des porte-clés de plastiques, des paires de boucles d’oreille alors que je n’en porte pas. Et puis les bouteilles d’eau… Qu’est-ce qu’on a pu m’en offrir des bouteilles d’eau. Et moi je fatigue vite à ce jeu là, celui de l’éducation en boucle. J’étais déjà bien assez originale avec mon voyage en solitaire !

Conclusion de ce voyage zéro déchet expérimental?

C’est possible, mais pas facile de voyager zéro déchet.
Si le résultat n’a pas été parfait, j’ai clairement diminué ma production de déchets par rapport à mes précédents voyages à vélo. Cependant je trouvais cela fatigant de devoir toujours être sur le qui-vive. Même si finalement le plus gros impact que l’on peut avoir c’est d’en parler autour de soi pour sensibiliser aussi.
Quoi qu’il en soit je suis contente du résultat, et aussi de ne pas garder mes déchets. Faire un voyage zéro déchet est donc possible, mais demande encore un peu d’organisation personnelle afin de compenser ce petit écart d’originalité.

J’espère que cet article aura pu te donner quelques clés pour faire attention à ta consommation de déchet lors de ton prochain voyage cyclotourisme.
Si tu as déjà tenté l’expérience d’un voyage zéro déchet, n’hésite pas à nous partager tes astuces ou ton expérience en commentaire. Ou bien à me contacter pour rédiger un article.

4 Commentaires

  1. aurore

    Bonjour,
    J’avoue qu’en voyage il peut être difficile de rester zéro déchets, j’ai du faire le deuil de ça l’année dernière. Mais au final, en fonction du pays et du nombre de ravitaillement sur notre route, on peut rester propre. En France, on a encore beaucoup de marchés, ce qui permet de n’acheter qu’en vrac, mais quand on est sur la route, on ne tombe pas forcément le jour du marché. Au Pays-Bas, beaucoup d’étalage sur les routes devant les fermes pour acheter fruits et légumes, donc c’est assez facile.
    Pour le dentifrice, on utilise du dentifrice solide dans une petite boite métallique, ou un petit mélange maison. En plus, ça prend moins de place que le tube. Chez nous, on ne trouve pas de dentifrice en pâte en vrac.
    Juste un truc avec les sacs en vrac en tissus, on a du se résigner à en changer certains par des sacs zip, comme pour la semoule. Il faut faire très attention à l’humidité, on avait eu aussi un petit soucis et devoir tout jeter.

    Pour l’avion, en plus qu’il ne soit pas écologique du tout, voir même très polluant, il faut rajouter à ça le fait de devoir emballer le vélo. Si on veut qu’il arrive avec le moins de casse possible, il faut lui rajouter du papier bulle et du scotch, ou du cellophane. On peut utiliser les sacs de couchages pour le côté rembourré (qu’il faudra tout de même protéger des salissures du vélo), mais ça veut aussi dire qu’il faut un carton, qu’il faut se trimbaler jusqu’à l’aéroport, puis ou trouver un pour le retour.

    Aurore

    Réponse
    • Laura

      Tout ce que tu dis est très juste. Je crois (malheureusement) que l’ont peut voyager de façon très propre en faisant attention. Mais pour un objectif zéro déchet, il va falloir attendre que la société de façon générale soit plus organisée de ce côté là.
      Plus jeune je n’avais pas été séduite par le dentifrice en poudre. Peut-être pourrais-je ré-essayer ?

      Pour l’emballage de mon vélo, je suis assez satisfaite de mon impact. J’avais ré-utilisé un carton d’emballage vélo avec des pièces de plastiques protectrices (mais déjà destinées à la poubelle). Et j’avais évité le cellophane pour les bagages en trouvant un carton à la bonne taille pour accueillir toutes mes sacoches.
      Cerise sur le gâteau, mon chéri m’avait emmené à l’aéroport dans un véhicule électrique !

      Réponse
  2. Pierre-Olivier Dybman

    On est très fiers de nos résultats à la maison (13 kg de déchets à deux, incluant le recyclage) mais en voyage en tandem en Nouvelle Zélande, quel désastre… Les fermes préemballent les fruits donc même directement au producteur, pas de chance et les épiceries n’ont presque rien en vrac.

    Réponse
    • Laura

      En voyage c’est plus difficile de limiter ses déchets car le travail de recherche est constant, et il faut parfois endosser le rôle d’éducateur.
      Mais même sans devenir une voyageuse zéro déchet m’a permis de facilement diminuer mes déchets de moitié sur la route. C’est déjà une différence !

      Réponse

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4 Commentaires

  1. aurore

    Bonjour,
    J’avoue qu’en voyage il peut être difficile de rester zéro déchets, j’ai du faire le deuil de ça l’année dernière. Mais au final, en fonction du pays et du nombre de ravitaillement sur notre route, on peut rester propre. En France, on a encore beaucoup de marchés, ce qui permet de n’acheter qu’en vrac, mais quand on est sur la route, on ne tombe pas forcément le jour du marché. Au Pays-Bas, beaucoup d’étalage sur les routes devant les fermes pour acheter fruits et légumes, donc c’est assez facile.
    Pour le dentifrice, on utilise du dentifrice solide dans une petite boite métallique, ou un petit mélange maison. En plus, ça prend moins de place que le tube. Chez nous, on ne trouve pas de dentifrice en pâte en vrac.
    Juste un truc avec les sacs en vrac en tissus, on a du se résigner à en changer certains par des sacs zip, comme pour la semoule. Il faut faire très attention à l’humidité, on avait eu aussi un petit soucis et devoir tout jeter.

    Pour l’avion, en plus qu’il ne soit pas écologique du tout, voir même très polluant, il faut rajouter à ça le fait de devoir emballer le vélo. Si on veut qu’il arrive avec le moins de casse possible, il faut lui rajouter du papier bulle et du scotch, ou du cellophane. On peut utiliser les sacs de couchages pour le côté rembourré (qu’il faudra tout de même protéger des salissures du vélo), mais ça veut aussi dire qu’il faut un carton, qu’il faut se trimbaler jusqu’à l’aéroport, puis ou trouver un pour le retour.

    Aurore

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    • Laura

      Tout ce que tu dis est très juste. Je crois (malheureusement) que l’ont peut voyager de façon très propre en faisant attention. Mais pour un objectif zéro déchet, il va falloir attendre que la société de façon générale soit plus organisée de ce côté là.
      Plus jeune je n’avais pas été séduite par le dentifrice en poudre. Peut-être pourrais-je ré-essayer ?

      Pour l’emballage de mon vélo, je suis assez satisfaite de mon impact. J’avais ré-utilisé un carton d’emballage vélo avec des pièces de plastiques protectrices (mais déjà destinées à la poubelle). Et j’avais évité le cellophane pour les bagages en trouvant un carton à la bonne taille pour accueillir toutes mes sacoches.
      Cerise sur le gâteau, mon chéri m’avait emmené à l’aéroport dans un véhicule électrique !

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  2. Pierre-Olivier Dybman

    On est très fiers de nos résultats à la maison (13 kg de déchets à deux, incluant le recyclage) mais en voyage en tandem en Nouvelle Zélande, quel désastre… Les fermes préemballent les fruits donc même directement au producteur, pas de chance et les épiceries n’ont presque rien en vrac.

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    • Laura

      En voyage c’est plus difficile de limiter ses déchets car le travail de recherche est constant, et il faut parfois endosser le rôle d’éducateur.
      Mais même sans devenir une voyageuse zéro déchet m’a permis de facilement diminuer mes déchets de moitié sur la route. C’est déjà une différence !

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