Quelles options pour bien vivre ses menstruations en voyage à vélo?

par | Juin 23, 2024 | Voyager au féminin, Zéro déchet | 0 commentaires

La question revient souvent : comment faire pour gérer ses menstruations en voyage ? Une femme peut-elle avoir ses règles sereinement en voyage ? Alors, je ne parlerai pas ici de « gestion de règles », mais plutôt de notion de confort, de plaisir et d’écologie. L’objectif est que toutes les femmes puissent voyager à vélo sans compromis.

Étape 1 : Se réconcilier avec ses règles

J’ai grandi dans l’idée que les menstruations nuisaient aux femmes, tant dans leur quotidien que dans l’image qu’elles renvoient. J’ai grandi avec le sentiment de ne pas pouvoir en parler, de devoir les cacher et de faire comme si ce phénomène n’existait pas. J’ai d’ailleurs été très bonne pour faire semblant pendant mes 15 premières années de menstruations.

Plus récemment, on m’a parlé du cycle menstruel, de son fonctionnement, et son impact sur les femmes et leur énergie au quotidien. On m’a dit d’en parler, de les laisser paraitre, et de nommer leur existence. Ce changement m’a offusqué au premier abord. Mais ces impératifs revenaient d’un peu partout autour de moi : tant des blogueuses hippies, que des auteurs scientifiques, ou de mes amies. Je me suis donc rendue à l’évidence : les menstruations font partie de ma vie. Elles font partie de la vie des femmes, et donc de mes voyages à vélo. Il est temps de déconstruire tout ce que l’on nous a appris (et même enseigné à l’école, car certaines informations peuvent être fausses), pour intégrer la question des menstruations comme un phénomène qui existe et que l’on a le droit de prendre en compte.

Comprendre le cycle menstruel

*Note : D’un point de vue médical, le cycle menstruel commence le 1er jour des règles. Mais d’un point de vue énergie, le cycle se comprend mieux en commençant par la phase préovulatoire. Mais comme c’est un cycle, ça revient au même !

Phase 1 : Préovulation – La jeune fille – Le Printemps

Tout comme la nature s’éveille au printemps, lors de la première phase du cycle, notre corps se recharge en énergie. On s’éveille, on va vers les beaux jours. C’est le moment où on est audacieuse, vive, et curieuse.

🚴‍♀️ Et à vélo ? Belle énergie, envie d’être active, c’est le bon moment de se lancer des défis, de gravir des côtes et de battre des records.

Phase 2 : L’ovulation – La mère – Été

Physiologiquement, l’ovule est en place, le corps est prêt à enfanter, et on le fait savoir. On est au top de notre énergie, on a souvent plus confiance en nous. C’est un beau moment pour porter des projets, etc. Bref, c’est notre été et on rayonne !

🚴‍♀️ Et à vélo ? Belle énergie, envie d’être active, là encore on est capable de battre tous nos records.

Phase 3 : – La phase lutéale – La femme sauvage (plus communément appelé SPM) – L’automne

Sans grossesse, le corps est comme déçu de s’être préparé pour rien. Notre corps et notre tête veulent relâcher ce que l’on a emmagasiné, tant les frustrations que la colère. C’est pour ça que les femmes en phase lutéale peuvent être parfois très virulentes. Cette phase du cycle est souvent perçue comme négative, car on est plus tendue. Mais en vrai, être sur les nerfs indique que l’on doit se réaligner et réaliser des combats.

🚴‍♀️ Et à vélo ? Énergie ambivalente. À vélo, vous pouvez soit prendre le temps de ralentir, soit vous fixer des objectifs qui vont vous permettre de laisser votre hargne s’exprimer.

Phase 4 : Les menstruations – la femme sage – L’hiver

Pendant les règles, l’énergie est au plus bas, les crampes d’estomac prennent de la place – sans compter celles qui ont des symptômes forts comme avec l’endométriose. C’est le temps de prendre vraiment soin de soi et de se laisser guider par notre instinct, notre flow.

🚴‍♀️ Et à vélo ? Comme en hiver, lors des règles, on est plus fatiguée, on a envie de se cocooner. Relever des défis demande beaucoup d’efforts et peut nous guider vers un sentiment d’échec.

Pour en apprendre plus sur le cycle menstruel, je t’invite à lire cet article de Mme L’Ovary, ou à lire le livre de Mélissa Carlier (lien affilié vers une librairie française, et lien vers une librairie québécoise).

3 conseils pour se réconcilier avec son cycle

Conseil #1 : Prends des notes pour te connecter

Si tu ne connais pas ton cycle, ou tout simplement pas assez, la méthode la plus facile et de s’observer pour le comprendre. Dans ton cahier note, idéalement au quotidien, comment tu te sens, les maux de ton corps et tes pertes vaginales (menstruations ou pertes blanches). À force, tu vas trouver TES récurrences (ou pas) de TON cycle à toi, et ton cycle d’énergie.

Conseil #2 : Éviter les surprises

Maintenant je mets mes règles et mon cycle à mon agenda. Je connais mes périodes, je planifie selon mon énergie et je sais quand je dois mettre mes serviettes dans mon sac. C’est tout bête, mais je ne suis plus prise par surprise.

Conseil #3 : Célébrer ses règles

Avant, avoir mes menstruations me semblait tragique, et encore plus en voyage. Aujourd’hui, avoir mes règles est synonyme de m’offrir une activité spéciale qui me fait envie, et qui peut être aussi simple que de me préparer mon chocolat chaud préféré.

Étape 2 : Trouver SA méthode pour gérer ses menstruations en voyage

La fin des protections jetables 🤟

Réalisé à partir de matières polémiques, non testées en laboratoire sur des femmes ou avec du vrai sang – en fait, je ne sais pas grand-chose sur les protections jetables (y’a plein d’infos plus détaillées ici par contre). En revanche, je peux affirmer sans aucun doute que ça pollue beaucoup et que c’est terriblement cher. Je les ai éliminées de ma vie en 2008, et je n’ai jamais regretté ce choix !

🚴‍♀️ Et à vélo ? Apparemment plus pratiques, les protections jetables sont finalement très contraignantes par leur aspect polluant. Impossible de les abandonner dans la nature, tu dois alors trouver des toilettes publiques avec poubelle pour te débarrasser de tes déchets, ou bien les transporter dans un sac poubelle (ce qui n’est pas plus pratique).

La coupe menstruelle

Découverte dans un magazine de trekking en 2008, la coupe menstruelle a changé ma vie de voyageuse. J’avais enfin une solution adaptée et simple. On nettoie, on met en place, on vide, on nettoie, etc. Facile, pas cher, non polluant. Ce fut un véritable coup de cœur. En revanche elle ne me convient plus depuis mes deux accouchements (pas le fun d’aller la repêcher dans une toilette publique), et elle a finit par me déclencher des infections à chaque cycle.

🚴‍♀️ Et à vélo ? Je l’ai tout de même adopté pendant plus de 10 ans lors de voyages à vélo sans aucune contrainte. Si c’est une solution qui vous convient, elle est selon moi la méthode la plus pratique et la plus simple.

Les culottes menstruelles et les serviettes lavables

Mon coup de cœur post grossesses et une alternative pour ne plus rien imposer à mon vagin. Depuis que j’ai introduis les culottes menstruelles dans ma vie, j’ai hâte à chaque mois d’avoir mes règles. J’y suis bien, confortable, me sens sexy et sont parfaitement adaptées à mes besoins.

🚴‍♀️ Et à vélo ? Si elles sont simples d’usage à la maison, les culottes menstruelles le sont moins en voyage. Mon stock de culottes prend (beaucoup) de place dans mes sacoches. Après usage il faut les rincer et ça prends beaucoup d’eau. Ensuite il faut les stocker dans un sac étanche si vous voulez les laver plus tard. Et enfin, elles sont longues à sécher. Malgré tous ces désavantages, je voyage avec mes culottes menstruelles et les trouve plus pratiques que les protections jetables.

Zoom sur les culottes de Mme L’Ovary

Depuis 5 ans maintenant j’utilise les culottes de la marque québécoise Mme L’Ovary. Je les adore pour :

  • Leur look qui nous oblige à assumer nos menstruations, et qui fait passer le message à toute la famille au 1er regard
  • L’alliance culotte + serviettes amovibles qui permet d’être flexible
  • Leur éthique
  • La bande de dentelle sur le modèle dentelle
  • Leur mission qui est de permettre aux femmes de se réconcilier avec leur cycle menstruel. Avant d’acheter leurs culottes, j’ai participé à plusieurs de leurs tables rouges qui m’ont permis d’apprendre énormément sur le cycle menstruel (entre autres).

* Ce lien n’est pas affilié, ce sont mes vrais conseils. Cependant j’ai fais une demande d’affiliation auprès de Mme L’Ovary pour tenter de générer des revenus qui me permettraient de consacrer plus de temps pour La Cyclonomade et vous offrir des articles de qualité afin de continuer à vous transmettre le plaisir de faire du vélo.

Le flux libre instinctif

Grâce à Mme L’Ovary et leurs tables rouges, j’ai découvert l’année dernière Mélissa Carlier et le flux libre instinctif. Le flux libre instinctif est une prise de conscience qui permet de ressentir les signaux du corps et arriver à libérer de façon consciente son flux menstruel (où on veut et quand on veut). En bref, l’idée c’est d’apprendre à devenir continente de notre flux menstruel, tout comme on apprend à un enfant la continence de l’urine et des selles.
Mélissa Carlier est une thérapeute française qui travaille depuis plusieurs années à vulgariser le flux libre instinctif. Elle propose une formation (que j’ai suivi à titre personnel l’année dernière) et un livre (celui-ci est encore dans ma pile à lire au moment où j’écris l’article. Je vous le propose cependant, car Mélissa précise que ce sont les mêmes informations qui s’y retrouvent).

🚴‍♀️ Et à vélo ? Je suis encore une débutante donc mes voyages allient culottes menstruelles et flux libre aujourd’hui. Le flux libre permet simplement de moins salir ses culottes, donc une gestion plus facile. À vrai dire, j’ai de grandes attentes dans ma vie quant au flux libre !

Envie d’essayer le flux libre instinctif ?

Mélissa Carlier propose un challenge du flux libre la semaine prochaine – 25 au 27 juin 2024 – pour vous initier au flux libre instinctif.

Au programme :

  • Jour 1 : Présentation du flux libre.
  • Jour 2 : Diffusion en direct du film « La révolution menstruelle » qui va t’apporter un autre regard sur le lien avec les menstruations.
  • Jour 3 : Période de questions et réponses sur la thématique du flux libre instinctif animé par Mélissa Carlier.

* Ce lien est affilié dans le cadre du challenge de juin 2024, mais ce sont mes vrais conseils.

Courte note sur l’implant contraceptif

Certaines vont préférer éliminer les menstruations lors d’un voyage. J’ai été de celles-là. En 2013 j’ai demandé à avoir un implant contraceptif en prévision d’un voyage à vélo. L’implant m’a permis de me débarrasser à la fois de la pilule et de mes règles . Sans aucune garantie (des amies proches ont même vécu l’effet inverse), mais certaines essayent cette technique, alors je voulais le nommer.

Pour ma part, je me suis enfin réconcilié avec mon cycle. Aujourd’hui, malgré tous les avantages et inconvénients que l’on pourrait nommer, je ne souhaite plus m’en défaire.

Étape 3 : Essayer, se donner le temps et rester bienveillante (et impliquer son/sa conjointe là-dedans)

On a toutes nos façons de vivre nos règles, des douleurs plus ou moins intenses, des cycles plus ou moins réguliers, des besoins différents. S’accorder une pause, de la bienveillance et en parler auprès de nos proches est plus qu’important. C’est devenu à la fois vital et un acte de féminisme profond. C’est nous donner le droit de vivre selon nos besoins. Et de vivre selon nos conditions.

Mila, du blogue Un monde à vélo, écrit qu’elle s’accorde maintenant deux jours de congé de vélo à l’arrivée des ses règles.

Et toi, quel sera ton compromis ?


En résumé, il est tout à fait possible de bien vivre ses règles en voyage. Et sois sûre que les menstruations n’empêchent pas de partir à l’aventure. Il existe des solutions techniques et physiologiques. En revanche, être bien équipée n’est pas la seule réponse. Il faut avant tout se réconcilier avec son cycle, l’accepter et le comprendre. Réaliser ce travail fait une énorme différence dans notre rapport aux règles et à notre corps.

J’espère que cet article t’aura apporté des pistes de solutions, tant pour bien vivre tes menstruations en voyage à vélo, que dans ton quotidien.

N’hésite pas à nous partager tes expériences de menstruations en voyage à vélo, mais aussi dans ton rapport aux règles, dans les commentaires

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