Survivre à une rupture en voyage

par | Avr 25, 2019 | Sur la route | 2 commentaires

Que se passe-t-il en cas de rupture en voyage ? Quelles en sont les causes et comment se prévenir une séparation ? Mais surtout comment surmonter un tel événement lorsque l’on est au bout du monde ? Je vous partage mon expérience durant ma traversée de l’Amérique du Nord. Et pourtant ce n’était pas notre premier voyage…

Les causes de rupture en voyage

On entend souvent que le voyage met le couple à rude épreuve : tout le temps ensemble, pas de soutien extérieur, des épreuves plus difficiles ou plus fortes.
C’est vrai et c’est faux.
En fait, ce n’est pas que ça. Pour me citer en exemple, nous n’en étions pas au premier voyage à vélo. D’ailleurs nous étions les meilleurs partenaires de vélo du monde : super organisation, pas de conflit, complémentarité, etc. Alors non ce n’est pas le fait d’être en voyage qui nous avait mis à rude épreuve. Avant de partir nous étions déjà une équipe qui savait fonctionner ensemble

Cependant on ne parle pas assez souvent du voyage en lui-même qui peut avaler le couple tout entier. À trop mettre un projet en avant, il peut arriver que l’on s’oublie en tant que couple. Alors soit le projet va ronger le lien, soit créer un artifice qui empêche de s’apercevoir qu’une rupture s’est déjà installée.

Continuer ensemble coûte que coûte ?

À partir du moment où tu es malheureux(se) en voyage il faut tenter de comprendre pourquoi et essayer des solutions (la communication est bien évidemment l’idéal pour voir si vous êtes encore sur la même longueur d’ondes).

Au bout de quelques mois de dysfonctionnement, je me suis rendue compte que je n’étais plus capable d’apprécier ce voyage à vélo qui devait être le voyage de ma vie. Cette prise de conscience m’a permis de réagir, mais qui m’a aussi posé beaucoup de questions.

Qu’est-ce que je voulais réellement ? Continuer coûte que coûte à deux pour mener le projet jusqu’au bout ? Ou bien me permettre de vivre le voyage auquel je m’attendais ? Mais quel était vraiment le voyage que j’attendais ? (Voilà pourquoi j’insiste beaucoup pour que vous posiez bien les bases de votre voyage afin de vivre le voyage de vos rêves).

Je voulais finalement vivre aussi mon voyage, j’ai donc posé un ultimatum qui n’a pas eu l’effet escompté. Nous nous sommes séparés au Mexique…

Oser prendre soin de soi

Le Pour moi, le plus difficile aura été d’annoncer la nouvelle aux familles et de se retrouver sujet aux inquiétudes et colères de chacun.
Nous avions aussi des partenaires et un projet derrière le voyage – là encore il a fallu annoncer la rupture à la façon d’une personnalité publique – ce qui est très étrange (eh oui réfléchissez bien si vous voulez publiciser votre voyage à vélo)

Me voilà donc quasiment seule au Mexique, à devoir assumer le stress des autres tandis que j’étais moi-même en détresse émotionnelle. Le pire aura été que je n’ai pas su, là encore, reprendre mon voyage en main. Faut le faire hein ?

Alors si jamais tu es confronté(e) à une rupture en voyage, ose prendre soin de toi. Ose faire des choix pour toi. Ose couper les ponts avec ceux qui te renvoient leurs inquiétudes. Ose prendre du temps pour toi, pour te retrouver, et penser à la suite des choses.

Continuer seul(e) ou rentrer ?

Et puis une fois seul(e), LA grande question se présente : vas-tu continuer seul(e) ou rentrer ?

Cette question m’a tourmenté et enivré durant des mois. Malgré la situation inconfortable je rêvais de continuer seule, de mixer ce voyage avec des périodes de bénévolats, d’arpenter en solo le salar d’Uyuni et d’affronter le vent de la Patagonie à vélo.
En fait j’étais pétrifiée à l’idée de continuer seule – tout en étant vraiment excitée à l’idée de relever ce défi si énorme à mes yeux.

À ce moment décisif j’avais la chance de ne pas être seule. Je continuais ma route avec Yan – un québécois – et Sjoerd – un hollandais. Et pour une fois dans ma vie l’origine de mes compagnons de route était vitale. Car pour un québécois et un hollandais la question ne se posait même pas : bien sûr qu’une fille peut voyager seule !
Alors ils m’ont donné confiance en moi, m’ont appris la mécanique vélo et encouragé à filer jusqu’à Ushuaïa.

Continuer seul(e) ou rentrer est une décision très personnelle. Tu dois te sentir capable, être prêt (y compris émotionnellement), avoir le matériel nécessaire (et oui, il y a sûrement eu un partage des biens), et surtout vivre à fond ton voyage !

cyclotourisme, patagonie à vélo
Janvier 2014 : Arrivée en solo à Ushuaia

2 Commentaires

  1. Sylvain

    Oufffff !!

    Réponse
  2. Claire

    Merci pour ce témoignage. Ça fait du bien !

    Réponse

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

2 Commentaires

  1. Sylvain

    Oufffff !!

    Réponse
  2. Claire

    Merci pour ce témoignage. Ça fait du bien !

    Réponse

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles similaires